Corrigé : Examen régional : Académie de Taza-El Hoceima (session de juin 2012)
J’ai vu, ces jours passés, une chose hideuse.
Il était à peine jour, et la prison était pleine de
bruit. On entendait ouvrir et fermer les lourdes portes, grincer les verrous et les cadenas de fer, carillonner les trousseaux de clefs entre-choqués à la ceinture des geôliers, trembler les escaliers du haut en bas sous des pas précipités, et des voix s’appeler et se répondre des deux bouts des longs corridors. Mes voisins de cachot, les forçats en punition, étaient plus gais qu’à l’ordinaire. Tout Bicêtre semblait rire, chanter, courir danser.
Moi, seul muet dans ce vacarme, seul immobile dans ce tumulte, étonné et attentif, j’écoutais.
Un geôlier passa.
Je me hasardai à l’appeler et à lui demander si c’était fête dans la prison.
-Fête si l’on veut ! me répondit-il. C’est aujourd’hui qu’on ferre les forçats qui doivent partir demain pour Toulon. Voulez-vous voir, cela vous amusera.
C’était en effet, pour un reclus solitaire, une bonne fortune qu’un spectacle, si odieux qu’il fût. J’acceptai l’amusement.
Le guichetier prit les précautions d’usage pour s’assurer de moi, puis me conduisit dans une petite cellule vide, et absolument démeublée, qui avait une fenêtre grillée, mais une véritable fenêtre à hauteur d’appui, et à travers laquelle on apercevait réellement le ciel.
– Tenez, me dit-il, d’ici vous verrez et vous entendrez. Vous serez seul dans votre loge comme le roi.
Puis il sortit et referma sur moi serrures, cadenas et verrous.
La fenêtre donnait sur une cour carrée assez vaste, et autour de laquelle s’élevait des quatre côtés, comme une muraille, un grand bâtiment de pierre de taille à six étages. Rien de plus dégradé, de plus nu, de plus misérable à l’œil que cette quadruple façade percée d’une multitude de fenêtres grillées auxquelles se tenaient collés, du bas en haut, une foule de visages maigres et blêmes, pressés les uns au-dessus des autres, comme les pierres d’un mur et tous pour ainsi dire encadrés dans les entre-croisements des barreaux de fer. C’étaient les prisonniers, spectateurs de la cérémonie en attendant leur jour d’être acteurs. On eût dit des âmes en peine aux soupiraux du purgatoire qui donnent sur l’enfer.
Questions :
Victor Hugo Le de rni er jour d’un condamné
I.
1) Étude de texte : (10 points)
D’après votre lecture de l’œuvre dans son texte intégral, recopiez les deux propositions qui sont vraies : (1 pt)
– Victor Hugo est un écrivain du XIXème siècle.
– Le Derni er jour d’un condamné est un roman autobiographique.
– Le narrateur est père d’une famille nombreuse.
– Le Derni er jour d’un condamné est un roman à thèse.
– Victor Hugo est un écrivain du XIXème siècle.
– Le Der nier j our d’ un c ondamné est un roman à thèse.
2) Parmi les personnages suivants, trois ne sont pas cités dans le roman. Lesquels ? (0, 75 pt)
– Le fils du condamné, – L’avocat, – Le bourreau, – Le complice, – Le geôlier, – Le prêtre, – Les pompiers.
– Le fils du condamné, – Le complice, – Les pompiers.
3) Parmi les noms des lieux suivants, trois sont cités dans le roman. Lesquels ? (0,75 pt)
– La bastille, – L’Hôtel de Ville, – Les Champs-Elysées, -La place de Grève, – Le musée du Louvre, -La Conciergerie.
– L’Hôtel de Ville, – La place de Grève, – La Conciergerie.
4) Relevez dans le texte quatre mots appartenant au champ lexical de l’incarcération. (1 pt)
– Prison, cachot, forçats, reclus, geôlier, cellule, prisonniers.
5) a) Quelle « fête » prépare-t-on dans la prison ? (1 pt) – Le ferrage des forçats ou le ferrement des forçats.
b) à quel moment de la journée se déroule-t-elle ? (0,5 pt) – Le matin.
6) Relevez dans le texte un mot qui montre que le narrateur n’apprécie pas cette « fête ». (0,5 pt) – Odieux, hideuse.
7) La description du bâtiment dans le dernier paragraphe est : – Neutre, – Valorisante, – Dévalorisante.
a) Recopiez la bonne proposition. (0,5 pt) -Dévalorisante.
b) Relevez deux adjectifs pour justifier votre choix. (0,5 pt) – Dégradé, nu, misérable.
8) Recopiez le tableau suivant et complétez-le à partir de la liste proposée :
– Comparaison, – anaphore, -métonymie, – gradation, – euphémisme. (1,5 pt)
Phrases Figure de style
« Tout Bicêtre semblait rire. » Métonymie
« … pressés les uns au-dessus des autres, comme les pierres d’un mur » Comparaison
« il sortit et referma sur moi serrures, cadenas et verrous. » Gradation
Selon vous, l’événement raconté dans le texte est-il amusant ? Dites pourquoi en une phrase. (2 pts)
– Exemple : L’événement est plutôt pathétique car il s’agit du ferrage des forçats qui va susciter la pitié du
narrateur et aussi du lecteur.
Corrigé : Examen régional : Académie de Tanger-Tétouan (session de juin 2012)
Un matin, nous nous préparions pour sortir, quand quelqu’un frappa à la porte de la maison. Il
demanda si c’était bien là qu’habitait le Maalem Abdeslem, le tisserand. Les voisines lui répondirent par l’affirmative. Kanza, la Chouafa, appela ma mère.
Zoubida ! Zoubida ! Quelqu’un « vous » demande.
Ma mère avait naturellement tout entendu déjà. Elle avait pâli. Elle restait au centre de la pièce, une main sur la poitrine, sans prononcer un mot. Qui pouvait bien nous demander ? Etait-ce un messager de bon augure ou le porteur d’une mauvaise nouvelle ? Peut-être un créancier que mon père avait oublié de nous signaler! La petite somme d’argent que mon père nous avait laissée avant son départ, avait fondu. Les quelques francs qui nous restaient étaient destinés à l’achat de charbon.
Enfin, ma mère répondit d’une voix qui tremblait légèrement :
Si quelqu’un désire voir mon mari, dis-lui, je te prie, qu’il est absent.
Kanza fit la commission à haute voix à l’inconnu qui attendait derrière la porte de la maison. Un vague murmure lui fit écho. Kanza, pleine de bonne volonté, nous le traduisit en ces termes:
Zoubida ! Cet homme vient de la campagne, il t’apporte des nouvelles du Maalem Abdeslem. Il dit qu’il a quelque chose à te remettre.
Ma mère reprit courage. Un sourire illumina sa face.
C’est exactement ce que je pensais, dit-elle en se précipitant vers l’escalier.
Elle descendit les marches à toute allure. Pour la première fois de ma vie, je la voyais courir. Je la suivis. Je ne pouvais pas espérer la gagner de vitesse. Quand j’arrivai dans le couloir d’entrée ma mère discutait déjà par l’entrebâillement de la porte avec un personnage invisible. L’ombre disait d’une voix rude:
Il va bien, il travaille beaucoup et met tout son argent de côté. Il vous dit de ne pas vous inquiéter à son sujet. Il m’a donné ceci pour vous.
Je ne voyais pas ce qu’il remettait à ma mère par la fente de la porte. Ma mère retroussa le bas de sa robe et serra précieusement dans ses plis le trésor que lui remettait l’inconnu.
Il y a encore ceci, dit la voix. C’est tout.
I. Étude de texte: (10 points)
Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :
a) De quelle œuvre ce texte est-il tiré ? -De « La boîte à merveilles ».
À quel genre appartient-il ? -Au roman autobiographique.
En quelle année a-t-elle été publiée ? -En 1954.
Qui en est l’auteur ? (0,25 pt x 4) -Ahmed Sefrioui.
Pour situer ce texte dans l’œuvre, répondez aux questions suivantes :
Quelles étaient les circonstances qui avaient obligé le père du narrateur à quitter sa famille ? (0,5 pt)
Le père a perdu tout son capital dans le souk des haïks.
Où est-ce qu’il est allé travailler ? (0,25 pt)
Il est allé travailler à la campagne dans les environs de la ville de Fès.
Quel était son nouveau travail ? (0, 25 pt) – Un moissonneur.
Dans cet extrait :
Qui raconte ? (0,5 pt) -Le narrateur Sidi Mohammed
Où se passe la scène ? (0,5 pt) -La maison de Dar Chouafa.
a) D’où vient l’homme dont parle le narrateur ? (0,5 pt) -De la campagne
b) Qui l’avait envoyé ? (0,5 pt) -Maalem Abdeslem
D’après le texte, quelles sont les deux raisons qui justifient la visite de cet homme ? (0,5 pt x 2)
– a) Il apporte des nouvelles du Maalem Abdeslem. b) Il a quelque chose à remettre à la mère.
À qui renvoient les deux pronoms soulignés dans le texte ? (0,5 pt x 2) Il m’a donné ceci pour vous (il et vous)
Il = Maalem Abdeslem. Vous = Lalla Zoubida.
« Il y a encore ceci dit la voix ». Cet énoncé comporte :
Une comparaison.
Une métonymie.
Une antithèse. Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
Une métonymie.
Que signifie l’expression soulignée dans l’énoncé suivant : « Je ne pouvais pas espérer la gagner de vitesse » ? (1 pt)
– Rattraper : il ne pouvait pas rattraper sa mère qui descendait les marches à toute allure.
À votre avis, pourquoi la mère discutait-elle avec l’homme par l’entrebâillement de la porte ? (1 pt)
– Car la femme marocaine à l’époque des faits racontés ne devait pas se montrer à un étranger.
D’après le texte, la mère avait tout entendu, elle avait pâli sans pouvoir prononcer un mot. Si vous aviez été à sa place, auriez-vous eu la même attitude ? (1 pt)
– Exemple : J’aurais eu la même attitude car l’effet de la surprise peut paralyser une personne.
Corrigé : Examen régional : Académie de Tadla-Azilal (Session : juin 2012)
Texte :
(…)Nous pouvions nous permettre de manger de la viande trois à quatre fois par semaine.
Papa, d’origine montagnarde comme ma mère, après avoir quitté son village situé à une cinquantaine de kilomètres de la grande ville, avait au début éprouvé des difficultés à gagner sa vie et celle de sa jeune épouse. Dans son pays, on était pillard et paysan. À Fès, il fallait pour vivre exercer quelque industrie citadine ou monter un petit commerce. Dans notre famille, vendre et acheter a toujours été considéré comme le métier le plus vil.
Mon père se souvint avoir été à un moment de sa jeunesse dans l’atelier de l’un de ses oncles maternels,
tisserand de couvertures. Il s’acheta donc un minimum de matériel, loua un coin dans un atelier et s’installa tisserand. II faisait honnêtement son travail, améliorait de jour en jour sa production. Bientôt, ses articles furent très disputés et le ménage jouit d’un certain confort. Mon père avait un vieil ouvrier avec lui sur le métier; Driss le teigneux garnissait les canettes et faisait les commissions.
Driss venait deux fois par jour à la maison : le matin acheter les provisions et au milieu du jour chercher le déjeuner de son patron. Mon père mangeait à l’atelier. Il venait seulement le soir après la dernière prière. Le vendredi faisait exception. Ce jour-là mon père était à son métier jusqu’à midi environ ; il payait ses employés, allait à la Mosquée pour la grande prière et nous déjeunions en famille.
COMPRÉHENSION : (10 points)
-De quelle œuvre est tiré ce texte ? Quel en est l’auteur ? (0.5pt)
De « La boîte à merveilles ». L’auteur est Ahmed Sefrioui.
-À quel genre littéraire appartient ce passage ? (0.5pt) Justifiez votre réponse à partir du texte.
Au roman autobiographique. Justification: Papa, ma mère, Mon père, nous déjeunions …
-a) Quelle est l’origine des parents du narrateur ? (0.5pt) a) – Les parents du narrateur sont d’origine montagnarde.
b) Dans quelle ville se sont-ils installés par la suite ? (0.5pt) b) – Dans la ville de Fès.
-a) Quel métier exerce le père du narrateur ? (0.5pt) a) Un tisserand.
b) Pourquoi n’a-t-il pas choisi le commerce ? (0.5pt)
b) Car dans sa famille, vendre et acheter a toujours été considéré comme le métier le plus vil.
-Répondez par vrai ou faux en vous référent au texte. (1 pt)
Le père apprit son métier tout seul. – Faux
Le père s’acheta beaucoup de matériel. -Faux
Il faisait honnêtement son travail. – Vrai
Driss le teigneux était associé au père du narrateur. – Faux
– a) Le métier du père a-t-il bien réussi ? (0.5pt) a) – Oui
b) Relevez du texte une phrase ou une expression justifiant votre réponse. (0.5pt)
b) – Bientôt, ses articles furent très disputés et le ménage jouit d’un certain confort.
-Observez le passage de « Il s’acheta … » jusqu’à « … d’un certain confort. »
Le jugement que porte le narrateur sur la manière avec laquelle travaille son père est-il favorable ou défavorable ? (1 pt)
a) Un jugement favorable.
Relevez dans le passage un mot qui le montre. (1 pt)
b) « honnêtement », « améliorait ».
-Lisez le dernier paragraphe.
Relevez deux termes appartenant au champ lexical de la religion. (1 pt)
a) Prière et Mosquée.
Ce champ lexical met en valeur : (1 pt)
-Le sens du devoir du père.
-La négligence du père. (Recopiez la bonne réponse)
b) Le sens du devoir du père.
-Le narrateur raconte pour : (1 pt)
Porter un regard critique sur les métiers artisanaux.
Valoriser les métiers artisanaux.
Exprimer son admiration pour son père.
Critiquer le comportement du père envers ses employés.
Recopiez deux bonnes réponses.
b-Valoriser les métiers artisanaux.
c-Exprimer son admiration pour son père.
Corrigé : Examen régional : Académie de Souss-Massa (session de juin 2012)
Texte :
ISMENE __ Il est plus fort que nous, Antigone. Il est le roi. Et ils pensent tous comme lui dans la ville. Ils sont des milliers et des milliers
autour de nous, grouillant dans toutes les rues de Thèbes.
ANTIGONE Je ne t’écoute pas.
ISMENE __ Ils nous hueront. Ils nous prendront avec leurs mille bras, leurs mille visages et leur unique regard. Ils nous cracheront à la
figure. Et il faudra avancer dans leur haine sur la charrette avec leur odeur et leurs rires jusqu’au supplice. Et là, il y a ura les gardes avec leurs têtes d’imbéciles, congestionnés sur leurs cols raides, leurs grosses mains lavées, leur regard de bœuf -qu’on sent qu’on pourra toujours crier, essayer de leur faire comprendre, qu’ils vont comme des nègres et qu’ils feront tout ce qu’on leur a dit scrupuleusement, sans savoir si c’est bien ou mal… Et souffrir ? Il faudra souffrir, sentir que la douleur monte, qu’elle est arrivée au poi nt où l’on ne peut plus la supporter ; qu’il faudrait qu’elle s’arrête, mais qu’elle continue pourtant et monte encore, comme une voix aigue… Oh ! je ne peux pas, je ne peux pas…
ANTIGONE Comme tu as bien tout pensé !
ISMENE __ Toute la nuit. Pas toi ?
ANTIGONE Si, bien sûr.
ISMENE __ Moi, tu sais, je ne suis pas très courageuse.
ANTIGONE, doucement. Moi non plus. Mais qu’est-ce que cela fait ?
Il y a un silence, Ismène demande soudain :
ISMENE __ Tu n’as donc pas envie de vivre, toi ?
ANTIGONE, murmure. __ Pas envie de vivre… (Et plus doucement encore, si c’est possible.) Qui se levait la première, le matin, rien que pour sentir l’air froid sur sa peau nue ? Qui se couchait la dernière, seulement quand elle n’en pouvait plus de fatigue, pour viv re encore un peu plus la nuit ? Qui pleurait déjà toute petite, en pensant qu’il y avait tant de petites bêtes, tant de brins d’herbe dans le près et qu’on ne pouvait pas tous les prendre ?
ISMENE, a un élan soudain vers elle. __ Ma petite sœur…
ANTIGONE, se redresse et crie. Ah, non ! Laisse-moi! Ne me caresse pas ! Ne nous mettons pas à pleurnicher ensemble, maintenant. Tu as bien réfléchi, tu dis ? Tu penses que toute la ville hurlante contre toi, tu penses que la douleur et la peur de mourir c’ est assez ?
ISMENE, baisse la tête. __ Oui
ANTIGONE Sers-toi de ces prétextes.
ISMENE, se jette contre elle. Antigone ! Je t’en supplie! C’est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles. Toi, tu es
une fille.
ANTIGONE, les dents serrées. __ Une fille, oui. Ai-je assez pleuré d’être une fille !
ISMENE __ Ton bonheur est là devant toi et tu n’as qu’à le prendre. Tu es fiancée, tu es jeune, tu es belle…
ANTIGONE, sourdement. __ Non, je ne suis pas belle.
ISMENE __ Pas belle comme nous, mais autrement.

I. Étude de texte : (10 points)
Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’œuvre Auteur Genre Siècle
Antigone Jean Anouilh Tragédie moderne XXème siècle
En tenant compte de ce qui s’est passé avant ce passage, dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses : (1 pt)
Créon a essayé une dernière fois de convaincre Antigone : Fausse.
Antigone a déjà enterré le corps de Polynice : Vraie
La nourrice a surpris Antigone qui rentrait discrètement chez elle : Vraie
Ismène sait déjà qu’Antigone a enterré le corps de Polynice : Fausse.
De quoi Ismène cherche-t-elle à convaincre Antigone ? (1 pt)
Ismène cherche à convaincre Antigone de ne pas enterrer Polynice.
Relevez deux arguments utilisés par Ismène. (1 pt)
« Il est plus fort que nous. » « Il est le roi. » « Ils pensent tous comme lui dans la ville. » « Je ne suis pas courageuse ».
Comment trouvez-vous Antigone dans ce passage ?
Elle est ouverte au dialogue.
Elle est hésitante.
Elle est obstinée, plus décidée. Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la. (0,5 pt x 2)
Elle est obstinée, plus décidée. Justification : « Je ne t’écoute pas. » « ANTIGONE, se redresse et crie. » « Sers- toi de ces prétextes. » « Ah, non ! Laisse-moi! Ne me caresse pas ! »
Relevez dans le texte quatre mots appartenant au champ lexical des sentiments. (1 pt)
Haine, douleur, souffrir, sentir, supplice …
« ISMENE, se jette contre elle. »
Qu’est-ce qui justifie l’emploie de cette didascalie ? (1 pt)
Ismène comprend que ses arguments n’ont pas pu convaincre Antigone.
« Il est plus fort que nous ». La figure de style employée dans cette phrase est-elle :
Une comparaison ?
Une métaphore ?
Une hyperbole ? (1 pt)
Une comparaison.
Antigone dit : « Je ne suis pas belle. » Pour vous, qu’est-ce qu’être beau (être belle) ? Justifiez votre réponse. (1 pt)
Exemple : Pour moi, être beau c’est se sentir bien dans sa peau et laisser sa personnalité s’épanouir.
Pour Ismène, une fille ne meurt pas pour ses idées. Êtes-vous du même avis ? Justifiez votre réponse. (1 pt)
Exemple : Je suis contre cet argument sexiste puisque la femme est l’égal de l’homme avec ses propres convictions.
Corrigé : Examen régional : Académie de Rabat-Salé-Zair (session de juin 2012)
Texte 1 :
Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un enfant.
Une petite fille de trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains.
Elle avait deux ans et un mois quand je l’ai vue pour la dernière fois.
Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans mari, sans père ; trois orphelines de différente espèce […].
J’admets que je sois justement puni ; ces innocentes, qu’ont-elle fait ? N’importe ; on les déshonore, on les ruine […].
Ce n’est pas que ma pauvre vieille mère m’inquiète : elle a soixante-quatre ans, elle mourra du coup […].
Ma femme ne m’inquiète pas non plus ; elle est déjà d’une mauvaise santé et d’un esprit faible. Elle mourra aussi […].
Mais ma fille, mon enfant, ma pauvre petite Marie, qui rit, qui joue, qui chante à cette heure et ne pense à rien, c’est celle-là qui me fait mal !
Texte 2 :
J’étais réveillé quand mon père partit. Ma mère lui fit quelques recommandations et resta après son départ, prostrée sur son lit, le visage caché dans ses deux mains. J’eus la sensation que nous étions abandonnées, que nous étions devenus orphelins. […].
Personne le soir ne pousserait plus notre porte, n’apporterait de l’extérieur la suave odeur du travail, ne servirait de lien entre nous et la vie exubérante de la rue.
Pour ma mère et pour moi, mon père représentait la force, l’aventure, la sécurité, la paix. Il n’avait jamais quitté sa maison ; les circonstances qui l’obligeaient ainsi à le faire prenaient dans notre imagination une figure hideuse.
I. Étude de texte : (10 points)
Recopie et complète le tableau suivant : (1 point)
Texte Auteur Titre de l’œuvre Genre littéraire Narrateur
1 Victor Hugo Le dernier jour d’un
condamné Roman à thèse Le condamné à mort
2 Ahmed Sefrioui La boîte à merveilles Roman autobiographique Sidi Mohammed
Situe le second passage dans l’œuvre dont il est extrait. (1 point)
Le père du narrateur a perdu tout son capital et il a décidé d’aller travailler comme moissonneur à la campagne.
Relève dans les deux textes deux mots (de la même famille lexicale) qui expriment le sentiment d’ « abandon ».
Laisse, Orphelines, partit, départ, abandonnées, orphelins, quitté.
Recopie et complète le tableau suivant en mettant une croix dans la case de ton choix : (1 point)
Texte Informations liées aux deux textes (deux œuvres) Vrai Faux
1 a) L’enfant rit, joue et chante parce que son père sera libéré. Faux
b) La famille du narrateur est déshonorée et ruinée. Vrai
2 c) La mère refuse que son mari voyage alors que l’enfant est malade. Faux
d) Le mari renonce à l’idée d’aller moissonner dans la région de Fès. Faux
Relève, dans la liste suivante, un adjectif qui montre que les deux pères accordent une grande valeur à la famille.
Indifférents ; – Inconscients ; – Soucieux ; – Inattentifs ; – Ingrats ; – Egoïstes.
– Soucieux
Dans le premier texte, le narrateur s’inquiète pour :
sa femme.
sa mère.
sa propre personne.
d- sa fille.
Pour sa fille.
Relie par une flèche chaque phrase de la liste A (texte 2), au sens qui lui correspond dans la liste B : (1 point)
1- Mon père partit Départ
2- Il n’avait jamais quitté sa maison. Présence
3- Il servait de lien entre nous et la vie exubérante de la rue. Ouverture.
4- Il représentait pour nous force, aventure, sécurité et paix Assurance

Examen régional : Académie d’Oujda_Angad, session de juin 2012
Texte :
Quelqu’un sur la terrasse se mit à chanter. Des lambeaux d’une cantilène, mollement balancés par le souffle du printemps naissant, parvenaient jusqu’à nous. Ma mère s’arrêta de mastiquer, tendit l’oreille. La voix s’éloigna. Un instant après, elle éclata en jet de lumière, chaude, enivrante et nostalgique comme une bouffée d’encens.
Ma mère alla se pencher à la fenêtre. Elle appela :
– Fatma Bziouya, sais-tu qui chante ainsi ?
– Lalla Khadija, la femme de l’oncle Othman.
– Je ne comprends pas qu’elle manifeste tant de gaîté alors qu’elle a épousé un vieillard qui pourrait être son père.
– Elle n’est pas malheureuse! L’oncle Othman fait ses quatre volontés. Il la traite comme sa fille.
– Et elle ? Comment le traite-t-elle ? Nos voisines partirent d’un grand rire.
– Moi, je sais comment elle le traite. La vieille M’Barka, l’ancienne esclave de l’oncle Othman, m’a raconté une histoire fort amusante. Elle est trop longue pour que je vous la répète, répartit Rahma.
– Raconte-la, raconte-la, demandèrent toutes les femmes d’une seule voix.
Rahma se fit prier un moment. Puis elle commença :
– Vous connaissez l’oncle Othman, un homme qui a vu des temps meilleurs. Ses parents lui laissèrent à leur mort une grosse fortune. Il eut une jeunesse dissipée et mangea capital et bénéfices. Il ne lui resta que la petite maison qui s’appuie à la nôtre. Fidèle, M’Barka partagea la bonne et la mauvaise fortune. Si Othman s’était marié plusieurs fois, mais aucune de ses épouses successives n’avait su en faire vraiment la conquête. Lalla Khadija seule réussit à le dominer, à le faire manger dans le creux de sa main, comme un agneau. Il est vrai que Khadija, si elle n’a pas de fortune, possède au moins la jeunesse et le charme. Patientez, j’en arrive à mon histoire.
J’allai me pencher à la fenêtre aux côtés de ma mère. Toutes les femmes avaient abandonné leur besogne et s’accoudaient aux grilles et balustrades de leurs balcons. Lalla Kanza sortit un vieux tapis de prières, s’installa pour écouter dans le patio.
Rahma, dont on ne voyait que le buste, reprit le fil de son histoire.
Nous étions tous pressés de connaître la suite.
Ahmed Sefrioui, La Boîte à Merveilles, Editions du Seuil, 1954, pp88, 89
ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
-Répondez aux questions suivantes d’après votre lecture de l’œuvre :
Les événements de l’œuvre d’où est tiré ce texte se passent :
–Dans la ville de Marrakech.
–Dans la ville de Rabat.
–Dans la ville de Fès. Choisissez la bonne réponse et recopiez-la. (0.5 pt)
–Dans la ville de Fès.
Présentez en une phrase chacun des personnages suivants : -le narrateur ; -Rahma ; -Lalla Kenza. (0,5 pt x 3)
-le narrateur : Sidi Mohammed est un enfant de six ans.
-Rahma : La femme de Driss El Aouad et mère de Zineb, elle occupe le 1er étage de Dar Chouafa.
-Lalla Kenza : Elle exerce le métier de voyante et occupe le rez-de-chaussée de la maison où habite le narrateur.
-Pourquoi la mère du narrateur s’est-elle arrêtée de mastiquer ? (1 pt)
– Elle s’est arrêtée de mastiquer pour tendre l’oreille car elle voulait connaitre l’identité de la personne qui
chantait sur la terrasse.
-La mère du narrateur pense que Lalla Khadija ne peut pas être heureuse. Pourquoi d’après-vous ? (1 pt)
– Car elle a épousé un vieillard qui pourrait être son père.
-« Rahma se fit prier un moment» veut dire :
Rahma fit la prière devant ses voisines avant de se mettre à raconter.
Rahma pria ses voisines de ne pas l’obliger à raconter.
Rahma laissa ses voisines répéter leur demande avant de se mettre à raconter. Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
Rahma laissa ses voisines répéter leur demande avant de se mettre à raconter.
-Relevez dans le texte :
deux énoncés mettant en valeur Lalla Khadija. (0.5 Pt)
« … possède au moins la jeunesse et le charme. » « Lalla Khadija seule réussit à le dominer… »
deux énoncés dévalorisant Si Othman. (0.5 Pt)
« Un vieillard qui pourrait être son père. » « Il eut une jeunesse dissipée et mangea capital et bénéfices. »
un énoncé montrant qui des deux domine l’autre. (0.5 Pt)
« Lalla Khadija seule réussit à le dominer, à le faire manger dans le creux de sa main, comme un agneau. »
– « aucune de ses épouses successives n’avait su en faire vraiment la conquête »
Que remplace le pronom « en » dans cette phrase ? (1 pt) – Le pronom « en » remplace Si Othman.
– « Le faire manger dans le creux de la main », veut dire :
Lui faire prendre ses repas dans sa main.
Le rendre tout à fait obéissant.
L’obliger à lui préparer ses repas. Recopiez la bonne réponse. (1 pt)
Le rendre tout à fait obéissant.
– a) Les voisines sont-elles intéressées par le récit de Rahma ? (0.5 pt)
Oui, les voisines sont vraiment intéressées par le récit de Rahma.
b) Justifiez votre réponse. (0.5 Pt)
Toutes les femmes avaient abandonné leur besogne pour écouter le récit de Rahma.
-Pourquoi d’après-vous, toutes les voisines sont-elles tellement attentives à l’histoire que raconte Rahma ? (1 pt)
Exemple : Les voisines désirent connaître le genre de relation qui peut exister entre un mari vieux et une jeune épouse.

Corrigé : Examen régional : Académie de Meknès-Tafilalt (session de juin 2012)
TEXTE:
Je déjeunai tout seul et je partis à l’école. L’après-midi se passa pour moi comme les autres après-midi (…). Le soir, je repris le
chemin de la maison. Je m’attendais à la trouver sens dessus dessous. Il n’en était rien. Silencieuses, les femmes soufflaient leur feu, remuaient leurs ragoûts, écrasaient dans des mortiers de cuivre leurs épices. Je n’osai pas interroger ma mère sur les aventures de Zineb.
Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l’Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à l’heure du thé, maman
parla des événements de la journée. Elle commença:
Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les affres de l’angoisse. Nous avons toutes été bouleversées.
Que s’est-il passé? demanda mon père.
Ma mère reprit :
Tu connais Allal le fournier (…) Il est marié à Khadija, la sœur de notre voisine Rahma. (…) Mariés depuis trois ans ils désiraient vivement avoir un enfant. La pauvre Khadija a consulté les guérisseurs, les fqihs, les sorciers et les chouafas sans résultat. Il y a un an, ils sont allés en pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se baigna dans la source, promit au saint de sacrifier un agneau si Dieu exauçait son vœu. Elle a eu son bébé. Depuis six jours, la joie du ménage est à son comble. Demain on procédera au sacrifice du Nom.
Mon père osa faire remarquer qu’il ne voyait pas dans cet événement motif à angoisse. Mais ma mère l’interrompit et déclara qu’il était incapable d’écouter jusqu’au bout un récit.
Attends! Attends! dit-elle, je commence à peine, tu m’interromps tout le temps.
Rahma était donc invitée au baptême et à la cérémonie du Nom. (…) Elle habilla de neuf sa fille Zineb et elles partirent de bonne heure ce matin. Elles passèrent par Mechchatine, Seffarine, El Ouadine …
Tu ne vas pas citer toutes les rues de Fès, dit simplement mon père.
Je pouffai de rire. Des yeux sévères se fixèrent un moment sur moi et ma mère reprit:
Elles arrivèrent à Rsif. La foule barrait le chemin. Un marchand vendait des poissons frais (…). Les gens se battaient pour se faire servir. Rahma et sa fille furent prises dans les remous de cette cohue. Une fois à l’air libre, Rahma rajusta son haïk et constata la disparition de Zineb! Elle appela, cria, ameuta la foule. Les gens vinrent au secours de la mère affligée, mais la fille restait introuvable.
Rahma revint tout en larmes, nous la consolâmes de notre mieux. Allal le jardinier se dépêcha de prévenir le mari de Rahma. Deux crieurs publics parcoururent la ville en tous sens, donnèrent le signalement de la fille, promettant une récompense à celui qui la ramènerait à ses parents.
Pendant ce temps, nous, faibles femmes, nous ne pouvions que pleurer, offrir notre compassion à.la malheureuse mère.
J’avais le cœur gros. Fatma Bziouya et moi nous partîmes à Moulay Idriss. Dans de pareilles circonstances, il faut frapper à la
porte de Dieu et de ses Saints. Cette porte cède toujours devant les affligés. Une vieille femme surprit notre douleur, elle nous en demanda le motif. Nous la mîmes au courant du triste événement. Elle nous emmena à Dar Kitoun, lieu d’asile de toutes les abandonnées. Là, nous trouvâmes Zineb. La moqqadama l’avait recueillie et nourrie pour l’amour du Créateur. Elle eut un rial de récompense et nous la remerciâmes pour ses bons soins. Rahma retrouva toute sa gaîté lorsque sa fille lui fut rendue.
Louange à Dieu! termina mon père. Prépare le lit de cet enfant, ajouta-t-il. Il tombe de sommeil.
Extrait de« La Boîte à Merveilles» d’Ahmed Sefrioui
QUESTIONS
I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 pts)
Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :
Ahmed SEFRIOUI est un écrivain marocain d’expression française :
Quand et où est-il né ? (0,25 pt x 2) – Il est né en 1915 à Fès.
Citez une de ses œuvres (autre que «La Boîte à merveilles»). (0,25 pt) – Rêver du Maroc.
Quand est-il mort ? (0,25 pt) – Il est mort en 2004.
Pour répondre, vous pouvez choisir parmi les informations suivantes : 1910, 1915, 2004, 2010 à Tétouan, à Fès, « Les misérables ».
«Rêver du Maroc ». (1 pt)
D’après votre lecture de l’œuvre, pourquoi Sidi Mohamed s’attend-il à trouver la maison sens dessus-dessous ? (1 pt)
Car Zineb avait disparu. Ou bien : -À cause de la disparition de Zineb.
a) Relevez deux comparaisons employées dans le passage allant du début du texte jusqu’à « … les événements de la journée. »
« L’après-midi se passa pour moi comme les autres après-midi. » « Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de l’Aacha. »
b) Quelle idée chacune de ces comparaisons met-elle en relief ? (1 pt)
– Ces deux comparaisons mettent en relief l’idée de la routine, la vie monotone, la répétition …
a) Selon Khadija, qu’est-ce qui l’a finalement aidée à avoir son bébé ?
Khadija croit que le pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine l’a aidée à avoir son bébé.
Khadija prétend que le fait de se baigner dans la source du saint l’a aidée à avoir son bébé.
Partagez-vous la croyance de Khadija ?
Non / Oui
Justifiez votre réponse. (2 pts)
Exemple : Non, la conception d’un enfant ne peut avoir qu’une explication scientifique.
Exemple : Oui, Certaines croyances donnent de l’espoir à l’individu et l’aident à supporter les difficultés de la vie.
a) Dégagez dans le texte deux sentiments éprouvés par Rahma.
La tristesse (le chagrin, l’angoisse) et la joie.
Qu’est-ce qui est à l’origine de chacun de ces deux sentiments ? (1 pt)
La tristesse (le chagrin, l’angoisse) : la disparition de Zineb.
La joie : quand Zineb est retrouvée.
a) Qui a retrouvé Zineb ?
Lalla Zoubida et Fatma Bziouya ont retrouvé Zineb à Moulay Idriss.
b) D’après votre lecture de l’œuvre, que fait Rahma quelques jours après avoir retrouvé Zineb ? (2 pts)
– Rahma a organisé un repas pour les pauvres ou pour les mendiants aveugles.
Quelle est, selon vous, l’intention du père dans sa dernière réplique ? (1 pt)
Faire comprendre poliment à sa femme que c’est le moment d’aller dormir.
a) Les événements de cet extrait sont-ils relatés par un seul narrateur ?
Non, il ya deux narrateurs.
Justifiez votre réponse. (1 pt)
Le narrateur principal Sidi Mohammed continue à raconter tout en laissant sa mère raconter l’histoire de Khadija et la disparition de Zineb.
Corrigé : Examen régional : Académie de Marrakech-Tensift El Haouz (session de juin 2012)
Texte :
On lui a mis une petite robe qui lui va bien.
Je l’ai prise, je l’ai enlevée dans mes bras, je l’ai assise
sur mes genoux, je l’ai baisée sur ses cheveux.
Pourquoi pas avec sa mère ? – Sa mère est malade, sa grand mère aussi. C’est bien.
Elle me regardait d’un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire mais jetant de temps en temps un coup d’œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin. (…)
Hélas ! n’aimer ardemment qu’un seul être au monde, l’aimer avec tout son amour, et l’avoir devant soi, qui vous voit et vous regarde, vous parle et vous répond, et ne vous connaît pas ! Ne vouloir de consolation que de lui, et qu’il soit le seul qui ne sache pas qu’il vous en faut parce que vous allez mourir !
Marie, ai-je repris, as-tu un papa ?
Oui, monsieur, a dit l’enfant.
Eh bien, où est-il ?
Elle a levé ses grands yeux étonnés.
Ah ! vous ne savez donc pas ? il est mort.
Puis elle a crié ; j’avais failli la laisser tomber.
-Mort ! disais-je. Marie, sais-tu ce que c’est qu’être mort ?
Oui, monsieur, a-t-elle répondu. Il est dans la terre
et dans le ciel.
Elle a continué d’elle-même :
Je prie le bon Dieu pour lui matin et soir sur les genoux de maman.
Je l’ai baisée au front.
Marie, dis-moi ta prière.
Je ne peux pas, monsieur. Une prière, cela ne se dit
pas dans le jour Venez ce soir dans ma maison ; je la dirai.
C’était assez de cela. Je l’ai interrompue.
Marie, c’est moi qui suis ton papa.
Ah ! m’a-t-elle dit.
J’ai ajouté :
Veux-tu que je sois ton papa ? L’enfant s’est détournée.
Non, mon papa était bien plus beau.
Je l’ai couverte de baisers et de larmes. Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant :
Vous me faites mal avec votre barbe.
Alors, je l’ai replacée sur mes genoux, en la couvant des yeux, et puis je l’ai questionnée.
Marie, sais-tu lire ?
Oui, a-t-elle répondu. Je sais bien lire. Maman me fait lire mes lettres.
-Voyons, lis un peu, lui ai-je dit en lui montrant un papier qu’elle tenait chiffonné dans une de ses petites mains.
Elle a hoché sa jolie tête.
Ah bien ! je ne sais lire que des fables.
Essaie toujours. Voyons, lis.
Elle a déployé le papier, et s’est mise à épeler avec son doigt :
A, R, an R, E, T, rêt, ARRET…
Je lui ai arraché cela des mains. C’est ma sentence de mort qu’elle me lisait. Sa bonne avait eu le papier pour un sou. Il me coûtait plus cher, à moi.
Il n’y a pas de paroles pour ce que j’éprouvais. Ma violence l’avait effrayée ; elle pleurait presque. Tout à coup elle m’a dit :
Rendez-moi donc mon papier, tiens ! c’est pour jouer Je l’ai remise à sa bonne.
Emportez-la.
Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. À présent ils devraient venir ; je ne tiens plus à rien ; la dernière fibre de mon cœur est brisée.
Je suis bon pour ce qu’ils vont faire.
COMPRÉHENSION : (10 points)
En vous référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Prénom et nom de l’auteur. Genre de l’œuvre. Siècle. Une autre œuvre du même
auteur.
Victor Hugo Roman à thèse XIXème siècle Les misérables
Situez le passage par rapport à l’œuvre dont il est extrait. (1 pt)
Le condamné est dans une cellule à la Conciergerie car c’est son dernier jour. On lui amène sa fille Marie car il sera exécuté dans peu de temps.
Les informations suivantes sont-elles vraies ou fausses ? Justifiez chacune de vos réponses en citant une phrase du texte : (2 pt)
Marie est accompagnée par une autre personne. Vraie : « … sa bonne, qui pleurait dans le coin. » « Je l’ai remise à sa bonne. »
Marie veut bien que le narrateur soit son père. Fausse : « – Non, mon papa était bien plus beau. »
Marie lit au narrateur une lettre de sa mère. Fausse : « C’est ma sentence de mort qu’elle me lisait. »
Le narrateur est satisfait de cette rencontre. Fausse : « – Emportez-la. » « Et je suis retombé sur ma chaise, sombre, désert, désespéré. »
Pourquoi Marie ne reconnaît-elle plus son père ? (1 pt)
La fille ne reconnaît pas son père car son physique a énormément changé. (Elle ne l’a pas vu presque une année).
Relevez deux mots appartenant au champ lexical de l’affection. (1 pt)
Baisée, baisers, aimer, caressée, embrassée, amour, consolation.
« Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant : – Vous me faites mal … »
Transposez cette phrase au discours indirect, sachant que le narrateur rapporte ses propres paroles. (1 pt)
Elle a cherché à se dégager de mes bras en criant que je lui faisais mal.
« Elle me regardait d’un air étonné ; caressée, embrassée, dévorée de baisers et se laissant faire mais jetant de temps en temps un
coup d’œil inquiet sur sa bonne, qui pleurait dans le coin. » (0,5 pt)
La figure de style employée dans l’ensemble des éléments soulignés est une gradation. Est-elle ascendante ou descendante ?
Une gradation ascendante
Quel est le registre qui domine dans ce texte ? (0,5 pt)
Le registre pathétique
Dans ce texte, le condamné est presque exécuté par sa propre fille avant même de l’être par le bourreau. Approuvez -vous l’analyse
exprimée dans cette phrase ? Justifiez votre réponse. (1 pt)
Exemple : Oui, le fait de ne pas être reconnu par sa propre fille a brisé la dernière fibre qui le retenait à la vie.
Peut-on considérer ce passage comme un réquisitoire contre la peine de mort ? Justifiez votre réponse. (1 pt)
Exemple : Oui, ce passage est un réquisitoire contre la peine de mort car la famille du condamné qui est pourtant innocente; se trouve elle aussi victime de ce châtiment.
TEXTE :
Corrigé : Examen régional : Académie de Guelmim session de juin 2012
Les journées devinrent longues. La salle du Msid, jugée trop chaude et trop étroite, fut abandonnée. Nous déménageâmes un matin nos planchettes et nos encriers et l’école fut installée dans un petit sanctuaire deux pas plus loin. Ce mausolée abritait la tombe d’un saint. Les gens du quartier ignoraient son nom mais les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année venaient le jeudi faire sept fois le tour du tombeau. D’autres personnes étaient enterrées dans cette grande salle d’une fraîcheur de paradis.
Une niche dans un coin indiquait la direction de l’Orient. Dès le premier jour, à l’appel du muezzin, le fqih nous
imposa le silence. Il nous envoya faire nos ablutions à la petite fontaine circulaire qui chantonnait dans un coin. Petits et grands, alignés derrière notre maître, nous nous acquittâmes avec gravité du devoir de tout bon musulman : la prière rituelle. Deux fois par jour, pendant tout l’été, les mêmes cérémonies eurent lieu.
Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. Je me mis à aimer l’école. Ma mémoire fit des miracles. De dix lignes sur ma planchette, je passai à quinze. Je n’éprouvais aucune difficulté à apprendre.
Un vendredi, mon père gonflé d’orgueil, raconta à ma mère la conversation qu’il avait eue la veille avec mon maître rencontré dans la rue. Le fqih lui avait assuré que, si je continuais à travailler avec autant de cœur et d’enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pourrait être fier.
Certes, ce n’était pas le but que je poursuivais. Le mot savant évoquait pour moi l’image d’un homme obèse à la figure très large frangée de barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. Je n’avais aucune envie de ressembler à un tel homme. J’apprenais chaque jour ma leçon parce qu’il me semblait que mes parents m’en aimaient davantage et surtout j’évitais ainsi la rencontre avec la lancinante baguette de cognassier.
I. Étude de texte : (10 points)
Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 pt)
Titre de l’œuvre Auteur Genre de l’œuvre Siècle
La boîte à merveilles Ahmed Sefrioui Roman autobiographique XXème siècle

a)- les événements relatés dans ce texte se déroulent-ils avant ou après les jours de l’Achoura ?
Les événements relatés dans ce texte se déroulent après les jours de l’Achoura.
b)- En quelle saison ces événements ont-ils lieu ? (1 pt)
En été.
Pourquoi la salle du Msid a-t-elle été remplacée par celle du mausolée ? (1 pt)
Car la salle est devenue trop chaude.
Le déplacement de l’école a-t-il eu lieu des effets positifs ou négatifs sur le narrateur ? Justifiez votre réponse à partir du texte. (1 pt)
Le déplacement de l’école a eu des effets positifs sur le narrateur : « Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. »
a) – « Ma mémoire fit des miracles ». La figure de style contenue dans cet énoncé est :
une hyperbole.
une comparaison.
une antithèse. Recopiez la bonne réponse.
Une hyperbole.
b)- Qu’est ce que le narrateur veut montrer par l’emploi de cette figure ? (1 pt)
Le narrateur veut montrer qu’il commence à apprendre rapidement et sans difficultés.
a)- Quel avenir le Fqih et le père espéraient-ils pour le narrateur ?
Devenir un savant.
b)- Montrez à partir du texte que le narrateur n’approuvait pas cet avenir ? (1 pt)
« Le mot savant évoquait pour moi l’image d’un homme obèse à la figure très large frangée de barbe, aux
vêtements amples et blancs, au turban monumental. » « Certes, ce n’était pas le but que je poursuivais. »
Dans le dernier paragraphe, relevez deux raisons qui poussaient le narrateur à étudier avec beaucoup d’enthousiasme
? (1 pt)
a) Ses parents l’aimaient davantage. b) Éviter les coups de la baguette du fqih.
Relevez du texte deux termes du champ lexical de la religion et deux termes appartenant au champ lexical de l’école
(1 pt)
Le champ lexical de la religion : Sanctuaire, mausolée, saint, muezzin, fqih, ablutions, musulman, prière.
Le champ lexical de l’école : Planchettes, encriers, apprendre, leçon.
Faites-vous les études uniquement pour faire plaisir à vos parents et professeurs ? Justifiez votre réponse ? (1 pt)
Exemple : Mon but premier est d’avoir de bons diplômes qui pourraient m’ouvrir les portes de l’emploi et me permettre de réaliser une promotion sociale.
Êtes-vous d’accord avec certaines personnes qui visitent les saints pour trouver des solutions à leurs problèmes ?
Justifiez votre réponse ? (1 pt)
Exemple : Je ne suis pas d’accord mais je respecte les choix des personnes surtout celles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.
Corrigé : Examen régional : Académie du Gharb-Cherarda-Benihssen (session de juin 2012)
Texte : Ils disent que ce n’est rien, qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh ! Qu’est ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si vite ? Qu’est ce que cette échelle de tortures qui aboutit à l’échafaud ?
Apparemment ce n’est pas là souffrir.
Ne sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que l’intelligence s’éteigne pensée à pensée ?
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils surs ? Qui le leur a dit ? conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier et qu’elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé.
Tenez-vous-en là. La mécanique est bonne.
Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ? …
Non, rien ! Moins qu’une minute, moins qu’une seconde, et la chose est faite. Se sont-ils jamais mis, seulement en pensée, à la place de celui qui est là, au moment où le lourd tranchant qui tombe mord la chair, rompt les nerfs, brise les vertèbres …Mais quoi ! Une demi-seconde ! La douleur est escamotée … Horreur !
ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
Recopiez et complétez : (0,25 pt x 4)
Titre de l’œuvre Auteur Siècle Genre de l’œuvre
Le dernier jour d’un
condamné
Victor Hugo
XIXème siècle
Roman à thèse
Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 pt)
-Le condamné à mort vient de passer six semaines en prison. Le moment de son exécution
est proche car c’est son dernier jour.
Le pronom « Ils » désigne-t-il dans le texte ? (1 pt)
Les opposants à la peine de mort.
Les défenseurs de la peine de mort.
Les condamnés à mort. Recopiez la bonne réponse.
-Les défenseurs de la peine de mort.
Pourquoi l’auteur emploie-t-il ce pronom plutôt qu’un nom plus précis ? (1 pt)
-L’auteur emploie ce pronom pour généraliser et impliquer ceux qui défendent la peine de mort comme les juges, les procureurs, les élus, les simples citoyens ….
Sur quelle idée ceux qui sont ainsi désignés s’appuient-ils ? (1 pt)
-Ils s’appuient sur l’idée que la peine de mort ne constitue pas une véritable souffrance pour le condamné à mort.
Quel est le type de phrases dominant dans le texte ? À qui s’adressent-elles ? (0,5 pt x 2)
-Des phrases interrogatives. Des fausses questions. Des questions rhétoriques.
-Ces phrases s’adressent à tous ceux qui défendent la peine de mort.
Quelle est la thèse que ce passage cherche à défendre ? (1 pt)
La peine de mort ne fait pas beaucoup de mal.
La peine de mort est une souffrance physique et morale.
La peine de mort est la punition exemplaire.
-La peine de mort est une souffrance physique et morale.
« (…) Cette échelle de tortures » Comment appelle-t-on cette figure de style ? (1 pt)
-Une métaphore.
Relevez dans le texte 4 mots appartenant au champ lexical de la douleur. (0,25 pt x 4)
-Souffrir, agonie, angoisse, torture, convulsions …
Dans l’ouvrage d’où est extrait ce passage, pourquoi l’auteur a-t-il préféré donner la parole à un condamné à mort ? (1 pt)
-Exemple : Pour mieux traduire les souffrances physiques et morales qu’un condamné à
mort endure en attendant son exécution.
Corrigé : Examen régional : Académie de Fès-Boulemane (Session de Juin 2012)
Texte : Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. Après avoir payé soixante-quinze
centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées, déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des mansourias, des chemises et des pantalons, des haïks à glands de soie d’une éblouissante blancheur. Toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés. Je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre. Il y avait bien d’autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés(…).
Moi, je me sentais plus seul que jamais. J’étais de plus en plus persuadé que c’était bel et bien l’Enfer. Dans les
salles chaudes, l’atmosphère de vapeur, les personnages de cauchemar qui s’y agitaient, la température, finirent par m’anéantir. Je m’assis dans un coin, tremblant de fièvre et de peur. Je me demandais ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes qui tournoyaient partout, couraient dans tous les sens, traînant de grands seaux de bois débordants d’eau bouillante qui m’éclaboussait au passage. Ne venaient-elles donc pas pour se laver ? (…)
Heureusement pour moi, ces séances de bain étaient assez rares. Ma mère ne voulait point s’embarrasser de l’enfant empoté et maladroit que j’étais. Pendant son absence, j’étais livré à mes timides fantaisies. Je courais pieds nus dans le derb, imitant le pas cadencé des chevaux, je hennissais fièrement, envoyais des ruades. Parfois, je vidais simplement ma Boîte à Merveilles par terre et j’inventoriais mes trésors. Un simple bouton de porcelaine me mettait les sens en extase.
ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
CONTEXTUALISATION DU TEXTE :
Complétez le tableau suivant après l’avoir reproduit sur votre copie : (1 pt)
Titre de l’œuvre Auteur Siècle Genre littéraire
La boîte à merveilles Ahmed Sefrioui 20ème siècle Roman autobiographique
– a) Qui est le narrateur dans le texte ? (0,5 pt)
Le narrateur est Sidi Mohammed.
b) Dans quel lieu se trouvait-il ? (0,5 pt)
Dans le bain maure.
ANALYSE DU TEXTE :
-Indiquez deux caractéristiques du lieu décrit qui ont mis le narrateur très mal à l’aise. (1 pt)
Le bruit, les hurlements, l’agitation, gesticulation, la chaleur… (Le tumulte de voix, le va-et-vient continu des femmes …)
– a) En vous appuyant sur les deux premiers paragraphes, indiquez si cette proposition est vraie ou fausse :
« Le narrateur sentait tout le temps la présence de sa mère et des autres personnages à ses côtés » (0,5 pt)
Proposition fausse.
b) Justifiez votre réponse en relevant une phrase du texte. (0,5 pt)
« Moi, je me sentais plus seul que jamais. »
– a) Dans le 2ème paragraphe, le narrateur a utilisé une hyperbole pour donner une image plus forte et plus sombre de
l’endroit où il se trouvait. Relevez cette hyperbole. (0,5 pt)
« … c’était bel et bien l’Enfer. »
b) Pour justifier l’emploi de cette hyperbole, citez une sensation physique et un sentiment éprouvés par le narrateur. (0,5 pt)
La fièvre et la peur.
– a) Comme effet direct de tout cela, est-ce que les personnages continuaient à se présenter devant le narrateur sous leur aspect (forme) naturel ? Justifiez votre réponse par une expression du texte. (0,5 pt)
Non, ils ne se présentent pas sous leur aspect naturel : « … les personnages de cauchemar qui s’y agitaient… »
b) Pour décrire sa propre situation dans ce lieu, le narrateur a-t-il employé une tonalité : ironique, pathétique ou comique ? (0,5 pt) – Une tonalité pathétique.
– a) Relisez la phrase soulignée dans le texte « Ne venaient-elles donc pas pour se laver ? », puis dites si le narrateur se posait cette question : (0,5 pt)
parce qu’il ignorait pourquoi ces femmes étaient là.
parce que ces femmes ne faisaient que se laver à grande eau.
parce qu’il était étonné de voir ces femmes s’agiter au lieu de se laver.
parce qu’il était étonné de voir ces femmes s’agiter au lieu de se laver.
b) Cette interrogation est-elle formulée au discours : direct, indirect ou indirect libre ? (0,5 pt)
Au discours indirect libre.
– a) Pourquoi la mère n’emmenait-elle pas souvent son enfant dans le lieu décrit dans le texte ? (0,5 pt)
Car sa mère ne voulait pas s’embarrasser de l’enfant empoté et maladroit qu’il était.
b) Est-ce que l’enfant s’ennuyait alors pendant l’absence de sa mère ? Dites brièvement pourquoi. (0,5 pt)
Non, car il trouvait la liberté de se livrer à ses fantaisies.
RÉACTION PERSONNELLE FACE AU TEXTE :
– À la place du narrateur, auriez-vous éprouvé les mêmes sentiments que lui dans le lieu où l’emmenait sa mère ? Dites
pourquoi. (1 pt)
Exemple : Je n’aurais pas éprouvé les mêmes sentiments car je ne suis pas aussi timide et solitaire que le narrateur.
– À votre avis, la mère avait-elle raison de laisser son enfant seul et sans contrôle dans la rue pendant son absence ?
Justifiez votre point de vue par un argument personnel. (1 pt)
Exemple : À cette époque, la rue ne constituait pas un danger car les voisins jouaient un rôle dans la protection des enfants.
Corrigé : Examen régional : Académie de Chaouia-Ouardigha (session de juin 2012)
Texte : Une heure vient de sonner. Je ne sais laquelle : j’entends mal le marteau de l’horloge. Il me semble que j’ai un bruit d’orgue dans les oreilles ; ce sont mes dernières pensées qui bourdonnent.
À ce moment suprême où je me recueille dans mes souvenirs, j’y retrouve mon crime avec horreur ;
mais je voudrais me repentir davantage encore. J’avais plus de remords avant ma condamnation ; depuis, il semble qu’il n’y ait plus de place que pour les pensées de mort. Pourtant, je voudrais bien me repentir beaucoup.
Quand j’ai rêvé une minute à ce qu’il y a de passé dans ma vie, et que j’en reviens au coup de hache
qui doit la terminer tout à l’heure, je frissonne comme d’une chose nouvelle. Ma belle enfance ! ma belle jeunesse ! étoffe dorée dont l’extrémité est sanglante. Entre alors et à présent, il y a une rivière de sang, le sang de l’autre et le mien.
Si on lit un jour mon histoire, après tant d’années d’innocence et de bonheur, on ne voudra pas croire à cette année exécrable, qui s’ouvre par un crime et se clôt par un supplice ; elle aura l’air dépareillée.
Et pourtant, misérables lois et misérables hommes, je n’étais pas un méchant !
Oh ! mourir dans quelques heures, et penser qu’il y a un an, à pareil jour, j’étais libre et pur que je faisais mes promenades d’automne, que j’errais sous les arbres, et que je marchais dans les feuilles !
Étude de texte : (10 points)
Recopiez et complétez le tableau suivant :
Titre de l’œuvre Auteur Siècle Genre du roman
Le dernier jour d’un
condamné
Victor Hugo
XIXème siècle
Roman à thèse
Situez le texte dans son œuvre.
Le condamné à mort se trouve dans la prison de La Conciergerie. C’est son dernier jour, il
ne lui reste que quelques heures à vivre.
Le narrateur est perturbé. Relevez au niveau du premier paragraphe une phrase qui le montre.
« Il me semble que j’ai un bruit d’orgue dans les oreilles ; ce sont mes dernières pensées qui bourdonnent. »
Le narrateur se souvient de son crime. Quels sentiments éprouve-t-il ? (se limiter à deux
sentiments)
Horreur, repentir, remord.
Combien de temps, d’après le texte, lui reste-t-il à vivre ?
Quelques heures.
a)- Le narrateur regrette sa vie passée ; comment était-elle ?
C’était une belle enfance et une belle jeunesse.
b)- Que craint-il dans sa vie présente ?
Il craint le coup de hache qui doit terminer sa vie présente.
-« entre alors et à présent, il y a une rivière de sang ; le sang de l’autre et le mien »
a)- identifiez la figure de style employée dans cet énoncé ?
Une hyperbole.
b)- Quel en est l’effet recherché ?
Frapper l’imagination par l’atrocité du crime et aussi de l’exécution.
a)- relevez dans le texte deux mots ou expressions se rapportant au champ lexical de la mort
Crime, condamnation, sang, sanglante, rivière de sang, coup de hache.
b)- Quelle tonalité, registre ces mots donnent-ils au texte ?
Une tonalité tragique.
Le narrateur sera mort au coup de hache; comment qualifiez-vous cette forme d’exécution ?
Exemple : Cette exécution est un acte de barbarie.
D’après le texte et d’après votre lecture de l’œuvre, quel message l’auteur, à travers le narrateur, veut-il transmettre ?
Exemple : La peine de mort est inhumaine. On peut punir sévèrement et avec justice sans tuer.
Texte : Corrigé : Examen régional : Académie de Casablanca (session de juin 2012)
Le lendemain de notre sortie avec Lalla Aicha, ma mère me fît part de son intention de me garder à la maison durant toute l’absence de mon père. Elle invoqua deux solides raisons : la première: je n’étais plus qu’un paquet d’os et mon teint rappelait l’écorce de grenade; la seconde : ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs.
Autant pour se distraire que pour attendrir les saints de la ville sur notre sort, ma mère décida de m’emmener chaque semaine prier sous la coupole d’un Saint. Notre ville foisonne de tombes qui abritent les restes de chorfas, de chefs de confréries, de pieux législateurs auxquels la foi populaire reconnaît des pouvoirs. Chaque santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb, etc. Tout cela, je le savais, tout le monde le Savait. Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. Personne ne se serait avisé d’en rire. Les jours avaient un sens. Pour moi, ils possédaient même une couleur. Le lundi s’associait dans mon imagination au gris clair, le mardi, au gris foncé, un peu fumeux, le mercredi brillait d’un éclat doré comme un soir d’automne, le jeudi froid et bleu contrastait avec le jaune rutilant du vendredi, la pâleur du samedi annonçait le vert triomphant du dimanche. Je n’avais jamais entretenu personne de ces découvertes. Si j’avais été femme, si j’avais été riche, j’aurais porté chaque jour une robe de la couleur qui convenait. Ma vie en aurait été plus belle, plus équilibrée, plus heureuse. Mais je n’étais pas femme et nous n’étions guère riches, surtout depuis le départ de mon père. Ma mère faisait une cuisine maigre, mêlait de la farine d’orge au pain de froment. Elle riait moins, ne racontait plus d’histoires. Il nous restait les longues promenades que nous faisions pour nous rendre aux divers sanctuaires deux ou trois fois par semaine. Nous formulions les mêmes plaintes, demandions la réalisation des mêmes vœux. Nous versions toujours les mêmes larmes indigentes et nous repartions vers notre demeure. Ces visites me fatiguaient. Je ne pouvais pas refuser d’y participer. La présence d’un enfant rendait les hommes de Dieu plus attentifs et plus favorables.

Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 point)

Nom de l’auteur
Titre de l’œuvre
Genre littéraire Deux autres titres du
même auteur

Ahmed Sefrioui
La boîte à merveilles Roman
autobiographique -Le Chapelet d’ambre
-Le Jardin des sortilèges

Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 point)
Ce passage vient après la visite de la mère du narrateur et de son amie Lalla Aicha chez le voyant Sidi El Arafi qui conseilla à Lalla Zoubida de visiter les sanctuaires des saints de la ville.
Pour quelles raisons la mère voulait-elle garder l’enfant à la maison ? (1 point)
D’abord, l’enfant n’était plus qu’un paquet d’os, ensuite, sa présence lui faisait oublier ses malheurs.
Le narrateur a attribué à chaque jour une couleur. Quel effet ces couleurs produisent- elles sur lui ? (1 point) (Celui qui a posé cette question n’a pas pensé à la réponse que pourrait donner l’élève).
Les couleurs produisent chez l’enfant des sensations et des sentiments.
Quel sentiment éprouve le narrateur pendant la visite des sanctuaires ? Justifiez votre réponse à l’aide
d’un indice relevé dans le texte. (1 point)
Le narrateur éprouve un sentiment de fatigue.
« Ces visites me fatiguaient. »
Qu’éprouve la mère en l’absence du père ? Justifiez votre réponse par une phrase relevée dans le texte. (1 point)
La mère éprouve de la solitude et de la tristesse.
« … ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs. »
« Elle riait moins, ne racontait plus d’histoires. »
Le narrateur et sa mère respectent-ils l’existence des saints ? Justifiez votre réponse par une phrase relevée dans le texte. (1 point)
Oui, le narrateur et sa mère respectent l’existence des saints.
« Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. »
« Personne ne se serait avisé d’en rire. »
Relevez dans le texte quatre termes du champ lexical des saints. (1 point)
Chorfas, chefs de confréries, pieux législateurs, sanctuaires …
a)- Quelle figure de style reconnaissez-vous dans l’énoncé souligné suivant : « Je n’étais plus qu’un paquet d’os » ?
Une métaphore
b)- Quelle information cette figure de style donne-t-elle sur le narrateur ? (1 point)
Le narrateur est très maigre. La santé du narrateur laisse à désirer.
Avez-vous le même comportement que la mère à l’égard des saints ? Pourquoi? (1 point)
Exemple : Je n’ai pas tout à fait le même comportement que la mère mais j’ai un respect pour les saints.

Les registres

Le registre pathétique Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo. Antigone de Jean Anouilh.
1. Catégorie d’émotion :
Pitié, compassion. Est « pathétique  » ce qui suscite la pitié, émeut profondément et douloureusement. Ce registre marque la volonté d’inspirer une forte émotion devant une situation inhumaine, et suscite souvent la compassion.
2. Critères d’identification :
Le personnage est dans une profonde détresse physique et/ou morale : vocabulaire de l’affectivité (modalités affectives) ; champ lexical de la solitude, de la détresse, de la tristesse, de la misère….Cette détresse est amplifiée : hyperboles, exclamations, énumérations….
Le dernier jour d’un condamné utilise les mêmes procédés d’écriture dans le but d’exprimer une émotion douloureuse. Mais les situations exposées sont plus humaines, moins soumises à la détermination d’une force supérieure. Le personnage est plus proche du lecteur ce qui permet de faire partager plus aisément les émotions.
En effet, le condamné est soumis à une décision de la justice des hommes, mais il ne peut cependant pas y échapper pour autant. Le lecteur partage sa douleur et se sent proche de lui.
Après sa rencontre avec sa fille, le condamné n’a désormais plus aucune raison d’espérer, car pour sa propre fille, il est déjà mort. Cet épisode renforce la pitié que peut éprouver le lecteur à son égard.
Antigone : Le monologue d’Antigone où on sait qu’elle est condamnée à être emmurée vivante pour avoir enseveli son frère malgré l’interdiction du roi (les didascalies insistent sur la faiblesse d’Antigone : elle a froid, elle est seule, elle murmure), cette scène est vraiment pathétique.
Le registre lyrique La Boîte à merveilles
Le dernier jour d’un condamné
I. Catégorie d’émotion :
Le lyrisme est l’expression de sentiments personnels (heureux ou malheureux) que l’auteur veut faire partager au lecteur. (Joie ; plainte, compassion, angoisse)
II. Critères d’identification :
1) le locuteur s’implique nettement dans son discours : utilisation de la 1° personne du singulier, marques de la subjectivité …
2) il met en valeur ses sentiments : repérer le champ lexical des sentiments, tout procédé de mise en valeur (figures d’insistance, versification)
3) il insiste sur la force, la puissance de ce qu’il ressent : ponctuation affective, interjections, hyperboles …
4) il privilégie les sensations : repérer le recours aux cinq sens …
5) il établit parfois une correspondance entre son état psychologique et la manière dont il perçoit la nature (fréquent chez les romantiques) : métaphores, comparaisons, personnifications …
Le lyrisme dans « La Boîte à Merveilles » : Le narrateur raconte sa propre vie et tout particulièrement les épisodes marquants. Son enfance, ses relations avec ses parents et ses camarades, sa solitude, ses premiers chagrins.
Le lyrisme dans « Le dernier jour d’un condamné » : Le narrateur raconte ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, son amour pour Pepa
Le registre tragique
« Antigone » de Jean Anouilh « Le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo
1. Catégorie d’émotion :
Terreur et pitié face au sentiment d’une fatalité inéluctable. Le tragique tend à inspirer la terreur et la pitié ; les textes tragiques montrent l’homme face à une puissance qui le dépasse : le destin, la passion, la société ou l’histoire.
2. Critères d’identification :
•Une personne est victime de forces supérieures à elle, qui la dépassent et décident de son destin : champ lexical, métaphores, périphrases pour désigner les dieux ; antithèses (faiblesse/force, humain/divin) …
•Elle ne peut rien faire pour lutter contre ce qui va lui arriver : verbes exprimant l’idée de lutte, négations …
•Parfois, elle essaye de lutter : exclamations, interrogations, apostrophes, langage soutenu, emploi du passif, de modalisateurs …
•Son destin ne conduit pas forcément à une mort immédiate, mais il est malheureux : lexique à forte charge émotive.
Exemple : Antigone d’Anouilh qui montre combien il est difficile de s’opposer aux lois, même injustes, édictées par un roi.
Exemple : Le condamné à mort dans « Le dernier jour d’un condamné » ne peut changer le cours de son destin. Il sait que sa mort est inéluctable. Les multiples évocations du temps qui passe précipitent la fin du roman et font partager le sentiment d’angoisse et d’oppression du condamné. Ce compte à rebours accentue le tragique et souligne l’impuissance des êtres face au temps qui s’égraine inlassablement.