MODULE DE COMMUNICATION

MODULE DE COMMUNICATION

 

 

 

Introduction

 

La communication est un terme d’usage courant qui semble être à première vue quelques chose d’évident. Cependant, lorsqu’on essaie de la circonscrire avec précision, elle s’évanouit et dès qu’on y regarde de plus près pour s’en servir tout se complique et devient difficile à appréhender.

 

Ce chapitre aborde les aspects dynamiques et structuraux de la communication à travers l’examen :

 

  • Ø D’abord du processus de la communication en identifiant les éléments qui le composent, les obstacles qui entravent l’acte de communication et les principes à respecter pour garantir une communication efficace.

 

  • Ø Ensuite des deux formes de communication utilisées en matière de santé, à savoir la communication de masse et la communication Interpersonnelle, nous essayerons de dégager les caractéristiques majeures et les limites de chacune d’elles.

 

 

  • Ø Enfin, de la place de la communication dans les programmes de la santé en marquant l’étendue et les limites de cette composante.

 

 

1-LE PROCESSUS DE LA COMMUNICATION :

 

Par processus de communication, nous entendons l’aspect dynamique de la communication qui porte sur le message, sa transmission et tout ce qui est de nature à favoriser sa compréhension ou à la perturber. Nous étudions successivement dans ce chapitre les principaux éléments composant ce processus, certaines difficultés l’entravant et quelques principes à suivre pour une communication efficace qu’un intervenant en direction des jeunes devra  prendre en considération pour pouvoir mettre en application ses interventions.

 

1-1- Eléments composant le processus de la communication :

 

La communication se produit dans un contexte à partir de l’émission et la réception des messages. Elle réalise un certain effet et comporte une possibilité de réaction.

 

 

 

 

 

     Figure n°1 Eléments du processus de communication

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • §  Le contexte :

 

Toute communication se produit dans un contexte ou environnement spécifique qu’appelle «  contexte. Celui- ci influence tout ce que l’on dit et la manière de la dire. Il compte au moins quatre aspects indépendants et interactifs : le physique ( environnement tangible ou concret, on ne parle pas  de la même manière dans une salle de réunion ou dans une cafétéria), le culturel( les styles de vie, croyances, valeurs.) Le socio-physiologique ( le caractère formel ou informel de la situation, les relations de statut…) et le temporel.

 

  • §  L’émetteur :

 

C’est celui qui émet le message en vue de susciter une réaction chez le destinataire. Pour ce faire, il devra disposer des informations suffisantes pour connaître ses destinataires la réponse qu’il attend, il devra savoir coder son message en fonction du décodage de l’autre et maîtriser les techniques de transmission du message.

 

  • §  Le récepteur :

 

C’est celui à qui destiné le message, auprès de qui l’émetteur tend à susciter une réaction. Lors de la réception du message transmis, le récepteur essaie de traduire les informations ( les codes) reçus sous forme de significations comprises et interprétées. Quant l’émetteur et le récepteur  poursuivent les mêmes objectifs et partagent les mêmes codes, la communication a plus de chance d’être efficace.

                                                                                

  • §  Le message :

 

C’est le contenu de la communication. Il comprend les informations transmises et les symboles codés par l’émetteur  qui donnent des signiufications particulières pour qu’elles soient interprétées dans le sens  qu’il a voulu leur donner. Plus l’écart entre le message émis et l’interprétation faite à la suite de sa réception est grand, plus la communication est «  défectueuse. Ainsi, un message a davantage de chance d’être compris et accepté s’il s’inscrit dans le champ d’expérience de l’émetteur et du récepteur.

 

D’après JACKOBSON, un message remplit six fonctions :

 

v Une fonction expressive : centrée sur l’émetteur du message/ Elle exprime l’attitude de l’émetteur à l’égard du contenu transmis. Le message apporte de l’information sur les émotions, les sentiments, les idées de l’émetteur.

 

v Une fonction conative : orientée vers le destinataire, le récepteur : le message vise à exercer une action sur le récepteur ; c’est la demande, l’ordre, l’injonction.

 

v Une fonction référentielle : centrée sur le réferent. Le message renvoie à l’objet auquel il se réfère et dont il décrit les caractéristiques. Le discours scientifique, l’information objective relatant des faits concrets sont des messages à fonction réferentielle.

 

v Une fonction pratique : tout ce qui est dans le message sert à établir et à maintenir le contact  comme les formules dans les communications téléphoniques ( allô, vous m’entendez). Ces expressions servent à attirer l’attention de l’interlocuteur ou s’assurer qu’il ne relâche pas.

 

v Une fonction métalinguistique : centrée sur le code et vise à donner des expressions, des précisions sur le code et son utilisation. Par les messages d’ordre linguistique, les interlocuteurs vérifient qu’ils ont recours au même code, au même lexique.

 

v Une fonction poétique : tout ce qui apporte un supplément de sens dans un message par le jeu de la structure, des signes, relève de la fonction poétique.

 

  • §  Le canal :

 

      C’est le médium, moyen pour véhiculer les messages de l’émetteur au récepteur. Les canaux utilisés pour transmettre le message peuvent être classés en deux grandes catégories :

 

  Les canaux personnels : qui regroupent tous les moyens permettant un contact individualisé et direct et combinant la communication verbale et non verbale. Dans cette catégorie de canaux, la communication tire son efficacité de l’élément feed back et de l’ajustement permanent du message.

 

  Les canaux interpersonnels : Qui rassemblent tous les médias qui acheminent le message indirectement et sans contact personnalisé avec le récepteur. Ces canaux peuvent être répartis en trois formes : les mass médias, les évènements conçus pour susciter les réactions positives à l’égard du service proposé.

 

 

  • §  Le feed back :

 

Composé de deux mots anglais ( feed qui signifie nourrir et back qui veut dire en  retour), ce terme peut être traduit en rétro information et le plus souvent rétroaction. Emprunté au vocabulaire de la cybernétique, le feed back est toute réponse, réaction en toute forme de renseignement que le récepteur donne à la suite de message transmis.

 

C’est donc l’information retournée à l’émetteur qui lui permet de vérifier si son message a été reçu tel qu’il a été expédié. Le cas échéant, il tend à apporter des réajustements pour garantir une compréhension mutuelle. Grâce à l’élément du feed back, la communication interpersonnelle se réalise suivant un processus dynamique et assure un « va et vient » qui place l’émetteur et le récepteur en interaction continue pour atteindre le même objectif.

 

Un bon feed back devra être :

 

–    Descriptif et non porteur de jugement

–         Spécifique et précis

–         Approprié aux besoins de l’émetteur

–         Fait immédiatement et au bon moment

–         Evalué pour éviter toute déformation et mauvaise interprétation du message transmis.

 

  • §  Le bruit :

 

      Appelé aussi parasite, le bruit est tout ce qui crée une interférence avec le message tel qu’il est transmis par le canal. En termes techniques, il est décrit comme une perturbation de la communication qui déforme le message, empêche le récepteur de capter aisément le contenu transmis. Il peut être de nature physique( bruit), psychologique( idées préconçues) ou sémantique ( significations mal comprises.

 

 

1-2- Les obstacles à la communication :

 

Les obstacles sont évitables et toutes les communications en contiennent. Il est impossible de les éliminer totalement, mais on peut les réduire et atténuer leurs conséquences. Pour ce faire, il fait d’abord identifier puis reconnaître les différents obstacles pour pouvoir les surmonter. En gros, il existe trois types d’obstacles pouvant perturber la communication. Il s’agit d’obstacles techniques, sémantiques et programmatiques.

 

Les obstacles techniques :

 

      Ces obstacles font référence à des difficultés dans la transmission précise, fidèle et intégrale des messages. Pour qu’une communication soit efficace, il faut que ces messages ne subissent pas de distorsions excessives. Les obstacles techniques peuvent être à l’origine de facteurs tangibles et/ou intangibles.

 

       Un facteur tangible constitue un bruit physique qui affecte la capacité technique d’un canal en produisant des       interférences pouvant  diminuer la visibilité, la lisibilité et ou l’audibilité des messages transmis.

       Un facteur intangible renvoie aux problèmes liés à la perception. Celle-ci peut être définie comme le processus par lequel l’individu choisit, organise et définit les stimulus sensoriels en image sensée et cohérente de la réalité, et qui l’aide à interpréter cette réalité.

 

       Les conséquences de la perception sur la communication se traduisent par des     effets suivants :

 

v Les stéréotypes sont des catégories cognitives limitées, assimilées et apprises par un individu pour interpréter des réalités complexes. En situation de communication, ils provoquent chez l’individu des réponses apprises et automatiques, des réactions rigides ne favorisant pas la compréhension.

v Les distorsions constituent un effet de sélection. C’est ce qui fait qu’un message n’est pas interprété ou reconstruit de la même façon par deux personnes.

v La conception de soi ou l’idée que l’on fait de soi- même qui amène à ne choisir ou à n’intégrer que les messages qui font écho à cette image de soi-même. Cela va affecter aussi bien le contenu de la communication que la relation entre l’émetteur et le récepteur.

 

 

Les obstacles sémantiques :

 

Ces obstacles font référence à des difficultés dans la transmission et la réception du sens des informations. C’est ainsi que le message devra avoir la capacité d’évoquer clairement chez le récepteur le sens des informations véhiculées. La capacité sémantique dans la communication est fonction des caractéristiques personnelles des interlocuteurs ( expériences vécues, valeurs, croyances, etc…. Lorsqu’on partage les mêmes caractéristiques, la capacité sémantique est relevée.

 

Les obstacles sémantiques sont généralement liés aux contraintes inhérentes à notre manière de symboliser ou de penser. Ils affectent, en ce sens, la communication à travers :

 

  L’abstraction qui réduit une masse d’informations complexes en unités simples et faciles à réagir. Ce qui rend toujours l’information incomplète.

  La réification qui consiste dans le fait que les deux interlocuteurs pensent que le sens de messages réside  dans les mots. On risque, de ce fait, d’avoir tendance choisir les mots pour partager le sens d’un message.

  La tendance à évaluer qui consiste à confondre les faits avec les jugements de valeurs. On finit alors par faire passer des inférences subjectives au détriment des faits réels.

 

Les obstacles pragmatiques :

 

Ces obstacles font référence à des difficultés engendrées par l’environnement socio-économiques où s’exerce la communication. Devant le développement des structures économiques et sociales, la communication devient à la fois nécessaire et plus difficile.

  S’agissant de la structure économique, elle désigne l’arrangement des ressources et les règles qui régissent la production des biens et services. Cette structure se caractérise généralement par une certaine flexibilité pour pouvoir évoluer. Mais, elle suscite un besoin énorme  chez les individus en information et communication.

  Quant à la structure sociale, elle regroupe l’ensemble de règles qui régissent  les rapports sociaux entre les individus et les groupes. Contrairement à la structure économique, elle se démarque par la lenteur, la rigidité et la résistance aux changements.

 

 

1-3- Principes d’une communication efficace :

        

        

Une communication est considérée efficace, lorsqu’elle réussit à réaliser ses objectifs, lorsque les idées, les opinions, les attitude et les sentiments que l’émetteur vient de transmettre sont compris et interprétés de la même manière par le récepteur, lorsque les deux interlocuteurs saisissent leurs systèmes mutuels des signaux, lorsque le récepteur à qui est destiné réagit favorablement à son égard. Pour pouvoir assurer une certaine efficacité à la communication, il est impératif de tenir compte de quelques principes :

 

 

 

 

Toute communication comporte un contenu et un aspect relationnel :

 

Le contenu concerne les réactions souhaitées que l’émetteur tend à susciter chez le récepteur, en termes de comportement. L’aspect relationnel, quant à lui, indique comment se comporter face une situation donnée de la communication. En pratique, certains problèmes naissent de l’incapacité de faire la distinction entre le contenu et les aspects relationnels de la communication.

La nature de la relation entre l’émetteur et le récepteur influe sur le contenu de la communication. C’est ainsi qu’en matière de prestations de services dans le domaine de la santé des jeunes, on insiste sur la capacité du prestataire d’établir une relation de confiance avec les jeunes.

 

 

 

La communication comporte des transactions symétriques et complémentaires :

 

 

Dans une relation  symétrique d’égalité, les différences entre deux individus sont minimisées. Ceux-ci reflètent réciproquement leurs comportements. Si l’un harcèle, l’autre réagit de façon similaire et si l’un est passif l’autre l’est également. Par contre dans une relation complémentaire, les individus ne se comportent pas  de la même manière. L’accent est alors mi-su r  la maximisation des différences entre eux. Le comportement  de l’un provoque chez l’autre un comportement complémentaire. Ceci est dû aux positions différentes qu’occupent les individus et qui incitent, suivant les cultures instaurées, ce genre de relations.

 

La communication est un processus transactionnel :

 

En tant que processus, la communication est toujours active, en changement constant. Rien ne demeure jamais statique dans la communication. De point de vue transactionnel, tous les éléments de la communication sont interalliés et en mouvement. Chacun existe en relation avec les autres et une modification de n’importe quel élément entraîne la modification de l’ensemble d’éléments constituant le processus de la communication.

 

La communication est intentionnelle et irréversible :

 

On communique pour queleques choses, on cherche à lancer un message à quelqu’un d’autres et l’on vise un objectif. Lorsqu’on communique on a toujours une intention qu’on tend toujours  de  réaliser auprès de notre interlocuteur. Cette communication est également irréversible. Quand on a transmis un message, on ne peut pas revenir en arrière. Mais on peut atténuer les effets.

Ce principe a plusieurs implications importantes en communication. Dans les interactions personnelles, il faut veiller à ne pas dire des choses que l’on risque plutard de regretter. Tout message doit être bien réfléchi et soigneusement conçu avant qu’il soit transmis.

 

 

2- La Communication Interpersonnelle VS Communication de mass

 

 

La communication peut revêtir plusieurs formes qui peuvent être classées suivant l’objet, la finalité, la destination, etc. dans le domaine de la santé, la communication est souvent classée, selon le canal, en communication interpersonnelle et communication de mass.

 

 

2-1- Typologie de la communication :

 

La communication humaine comporte l’émission et la réception des messages. Elle peut être réaliser à plusieurs niveaux. Suivant la finalité, elle peut être incidente, consommatoire ou instrumentale. En fonction du destinataire, elle peut être intra personnelle , interpersonnelle, en petit groupe ou publique.

 

Classification de la communication en fonction de la finalité :

 

 

     Prenant  en considération le critère de finalité, ZAJONC ( 1996) distingue trois types de communication :

 

  • Ø La communication incidente dans laquelle l’émetteur fournit une information sans avoir l’intention de le faire ou sans rendre compte, il n’y a pas donc de formulation de message, mais l’interlocuteur est à même d’interpréter  certains « indices » porteurs d’une information qui n’est pas forcement consciente chez l’émetteur.

 

  • Ø La communication consommatoire repose sur tous les échanges liés à l’expression d’un état émotionnel. Cette communication  met en jeu les motivations des interlocuteurs qui vivent cette communication et y sont impliqués.

 

  • Ø La communication instrumentale répond à une finalité, à un but. L’émetteur cherche à produire un effet, une réaction du récepteur. Il y a modulation, adaptation du message en fonction de cet effet. Dans ce type de communication la recherche de maîtrise du message est fondamentale. 

 

Classification de la communication en fonction du destinataire :

 

 

 

J.A. DEVITO classe la communication en quatre catégories :

 

  • Ø La communication intrapersonnelle : elle se réalise avec soi-même. On se parle à soi-même, on apprend à se connaître soi-même et à se juger. On se persuade, on évalue les éventuels décisions à prendre et on répète les messages dessinés à autrui.

 

  • Ø La communication interpersonnelle : Elle permet de dialoguer avec les autres, de mieux se connaître et de connaître soi-même  tout en se révélant aux autres. C’est grâce à la communication interpersonnelle qu’on établit, maintient quelquefois détruit ( et parfois rétablit) les relations humaines. La communication interpersonnelle survient en outre lors des entrevues, quand il s’agit par exemple de cueillir des informations et de consulter.

 

  • Ø La communication  en petit groupe : Elle permet d’échanger avec les autres. On y résout des problèmes, on y développe de nouvelles idées et on y partage des connaissances et des expériences. Une bonne part de la vie sociale se fait en petit groupe.

 

  • Ø La communication Publique : Grâce à la communication publique, les autres nous informent et persuadent. En retour, nous informons et persuadons d’autres gens de faire, d’acheter ou de penser de telle ou telle manière, quand ce n’est pas de modifier une attitude, une opinion ou une valeur.

 

 

2-2- La communication Interpersonnelle ( CIP):

 

  • §  La communication Interpersonnelle se définie comme toute interaction directe et consciente entre deux ou plusieurs individus. C’est une communication de proximité. Elle assure le contact direct avec le récepteur. Elle est à double sens et s’effectue sans support intermédiaire. Elle peut prendre la forme individuelle ou celle de groupe.
  • §  Se déroulant dans un contexte de face à face, la CIP implique une présence physique des interlocuteurs au même endroit et dans le même temps. Ceci favorise l’échange direct sans moyen technique, et assure la participation active à l’interaction à partir d’échange d’opinion et d’expériences personnelles, ce qui augmente les chances d’influence réciproque entre les interlocuteurs. 
  • §  Dans une CIP, les échanges peuvent être à la fois verbaux (langage) et non verbaux ( gestes, mimiques, regard, etc…). Le feed back dans une situation de face à face permettant à l’émetteur de réajuster son message, en cas de besoin, en fonction des attentes du récepteur.
  • §  Les personnes  engagées dans une  CIP établissent et maintiennent pendant un temps plus ou moins long une relation qui se définit comme une structure d’interaction.
  • §  Le récepteur étant directement exposé à l’intégralité de la communication, perçoit mieux le message transmis. Ce qui réduit en fait les risques d’incompréhension et d’interprétation.
  • §  La CIP est la forme de communication la plus appropriée pour agir sur les attitudes et les connaissances en vue de modifier le comportement de l’individu.
  • §  Elle est la forme privilégiée pour traiter des questions de sexualité et thèmes perçus comme sujet tabou.
  • §  La communication Interpersonnelle exige la maîtrise parfaite de ses techniques, le respect de ses principes. L’acquisition des aptitudes et habiletés est nécessaire à l’émetteur pour pouvoir intervenir efficacement.

 

 

 

2-3- La Communication de masse :

 

 

  • §  La communication de mass appelée aussi « Communication médiatique » ou «  communication impersonnelle » rassemble tous les médias ( télévision, radio, presse écrite, etc…) qui acheminent les messages sans contact personnalisé en direct.
  • §  La communication de mass s’adresse à plusieurs récepteurs, à un auditoire relativement vaste, hétérogène et anonyme.
  • §  Elle utilise les moyens techniques pour acheminer les messages. En fait c’est l’utilisation d’un canal technique particulier  qui rend possible la communication avec plusieurs récepteurs et qui permet la mise en commun d’informations à travers le temps et l’espace.
  • §  La communication de mass est  à sens unique, en ce sens précis qu’elle est  sans feed back immédiat et donc une efficacité relative. On peut invoquer plusieurs raisons : d’abord le canal utilisé est artificiel ne permettant pas à la source de percevoir l’effet de son action, ensuite le feed back ne pourrai pas  être facilement  utilisé à cause de la complexité de la source.
  • §  L’utilisation des mass média est souvent envisagé dans des actions de communication visant l’information et la sensibilisation  du large public. Les médias sont multiples et variés offrant un grand choix à son utilisateur.
  • §  Les moyens de communication de masse nécessitent, toutefois, un coût  élevé et une maîtrise des aspects techninques et technologiques.

 

 

 

RESUME :

 

ü Tout acte de communication se réalise suivant un processus dynamique comportant un contexte dans lequel se réunissent, un émetteur, un récepteur, un message et un canal pour la transmission de message. Toute communication peut être perturbée par l’élément bruit.

 

ü Les obstacles à la communication sont inévitables mais peuvent être réduits. Ils sont traduits en termes de difficultés  de transmission du message (obstacles techniques), de difficultés d’émission et de réception de sens du message transmis ( obstacles sémantiques) et/ ou des difficultés engendrées par l’environnement de la communication ( Obstacles pragmatiques.

 

ü Pour assurer une efficacité à tout acte de communication, il faut appliquer les principes fondamentaux suivants :

 

–         La communication comporte un contenu et un aspect relationnel

–         Elle comporte des transactions symétriques et complémentaires

–         Elle est un processus transactionnel

–         Elle est intentionnelle

 

ü La communication peut revêtir plusieurs formes. Selon le canal, elle peut être classée en communication interpersonnelle et communication de masse. Pratiquement, ces deux formes sont conjointement utilisées pour assurer une large couverture au niveau de transmission de messages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA COMMUNICATION ET LE CHANGEMENT DU COMPORTEMENT

 

 

 

Introduction :

 

Pendant longtemps on a cru qu’il suffisait d’agir sur les connaissances pour que les individus modifient leur comportement en conséquence. Mais les expériences enseignent l’inefficacité de cette hypothèse. Tout irait bien si les gens réagissent aux messages en faisant ce qu’on leur conseille, mais beaucoup ne le font pas. Il est vrai que le comportement est choisi par l’individu, mais il se trouve généralement soumis à plusieurs pressions d’ordre socioculturel et économique…

 

Le comportement humain est tellement complexe  qu’il importe d’»abord de le comprendre pour pouvoir agir efficacement par la suite. C’est ainsi que connaître  les facteurs qui influencent les décisions des individus, concernant leur santé, se pose comme un préalable au choix de la stratégie et de l’approche d’intervention ainsi qu’au choix des moyens de communication et à la définition du contenu des messages à transmettre.

 

Le présent chapitre se propose  d’identifier les facteurs qui influencent le comportement de l’individu, expliquer le processus d’adoption d’un nouveau comportement et de définir les principales  approches de communication.

 

 

COMPRENDRE LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT :

 

 

Se comporter «  c’est agir d’une certaine façon, c’est adopter une certaine conduite », le comportement humain se trouve influencé par de multiples variables  et facteurs qui interviennent dans les décisions des individus  concernant leur santé.

 

 

1-1- Les facteurs de changement de comportement :

 

La décision d’un individu de modifier ou non son comportement  subit l’influence de plusieurs facteurs  que nous regroupons en facteurs endogènes/ internes  et facteurs exogènes/ externes.

 

 

 

 

ü Les facteurs externes/ exogènes :

 

Le comportement de l’individu est profondément influencé par des facteurs externes qui contraignent sa conduite au sein de la société. Ces facteurs sont essentiellement d’ordre socioculturel, comportant les éléments suivants :

 

  • §  La culture :

Elle consiste en «  tout ce qu’il faut savoir  ou croire pour se conduire d’une manière acceptable pour les membres de la société ; Elle concerne l’ensemble des habitudes, rites, valeurs et convictions qui, avec le temps, deviennent propres à la société. Elle détermine entièrement ou en partie les modes d’expression et influence les attitudes et les idées sur la santé et la maladie.

 

  • §  Les « sous-cultures » :

Il existe, au sein de toute société, un certain nombre de groupes culturels qui permettent à leurs membres d’identifier de façon plus précise à un modèle de comportement donné. On distingue les groupes régionaux, ethniques et religieux, qui ne partager pas les mêmes positions et opinions vis à vis de certaines questions de santé.

 

  • §  La classe sociale :

Toute société met en place un système de stratification sociale constituée de différentes classes sociales qui sont représentées par des groupes homogènes et partagent les mêmes valeurs, les modes de vie.

 

  • §  Les groupes de référence :

Dans sa vie quotidienne l’individu est influencé par de nombreux groupes de référence auquel il appartient ( voisins- amis- collègues – associations. Ces groupes favorisent les relations interpersonnelles et jouent un rôle important  et exercent des fois un e pression qui tend à rendre l’individu conforme aux modes de comportement  et de jugement de groupe.

 

  • §  La famille :

Le comportement de l’individu est largement influencé par les membres de la famille. Certaines de nos attitudes sont déterminées par des influences de la famille à qui nous accordons crédit, confiance et/ou autorité.

 

 

 

 

ü Les facteurs internes :

 

Ces facteurs sont liés aux caractéristiques personnelles  et psychologiques de l’individu  et prédisposent son comportement. Ils influencent directement des décisions.

 

  • §  Les caractères personnels :

 

Ces caractéristiques  concernent l’âge de l’individu, son sexe, son niveau d’instruction, son état matrimonial, son occupation professionnelle, et constituent des facteurs déterminant  la conduite de l’individu et son comportement.

 

  • §  Les caractères psychologiques :

 

Ces facteurs concerner les connaissances, les perceptions, les croyances et les attitudes dont un individu dispose au sujet d’une question relative à sa santé pour adopter ou modifier un comportement.

 

 

1-2- Processus de changement de comportement :

 

Le changement humain est d’une rare instabilité. Sa modification  ne se réalise pas du jour au lendemain, elle suit généralement un processus progressif dont il faut tenir compte dans toute intervention de communication en matière de santé. Des modèles issus de la psychologie ont expliqué le processus de changement de comportement dans le domaine de la publicité, du marketing et dans une perspective sociale.

 

  • §  Les modèles hiérarchiques de l’apprentissage :

 

Les modèles d’apprentissage ou les modèles «  pas à pas » comme l’appellent les publicitaires postule que l’individu doit franchir plusieurs étapes organisées en une séquence déterminée pour aboutir à l’adoption d’un comportement. Différenciant trois niveaux d’apprentissage : le cognitif, l’affectif et la conatif. Ces modèles ont été formulés en plusieurs versions.

 

  • o   Le modèle de Mac Guire ( 1969) :

 

Selon ce modèle, le changement de comportement peut être décrit comme une séquence d’étapes qui se conditionnent  l’une après l’autre. Les étapes successives de ce processus de changement sont les suivantes :

1-    Attention : Pour qu’un individu change de comportement à l’égard d’une question précise, il doit d’abord prêter attention  et s’intéresser au message relatif à cette question.

 

2-    Compréhension : L’individu qui prête attention au message doit le comprendre et l’assimiler. Cette deuxième étape, comme la première se situe au niveau de la phase de réception du message.

 

3-    Acceptation :   Le message reçu est compris par l’individu devra être accepté. L’infléchissement  du récepteur vers la position exprimée dans le massage prend place à l’étape suivante.

 

4-    Rétention : L’infléchissement doit se maintenir dans le temps par la répétition.

 

5-    Action :  L’infléchissement retenu va se traduire, en action, dans un changement de comportement qui sera renforcé et maintenu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


   D’après ce modèle, il faut axer l’effort sur la répétition des messages transmis es sur le matraquage pour que l’individu change de comportement. On néglige de ce fait, d’autres facteurs qui interviennent dans le choix de décision de l’individu

( Satisfaction, préférence, habitudes….

 

 

  • o   Le modèle de processus d’innovation- décision ( Rogers 1981)

 

 

Le modèle de processus – décision ou du processus d’adoption d’une innovation décrit comme une série d’étapes successives  qu’un individu va franchir pour adopter un nouveau comportement. Ce processus comporte  les cinq étapes suivantes :

 

1-    Connaissances : pour qu’un individu soit exposé à une innovation, il faut  qu’il acquière d’abord des informations et des connaissances nécessaires  et suffisantes sur cette innovation. Cette connaissance se trouve influencée par des variables individuelles ( âge, sexe, niveau d’instruction, etc.…) et des variables sociales ( normes sociales, culturelle et l’influence de groupe) ;

2-    Persuasion : Il ne suffit pas d’être informé pour pouvoir adopter un comportement, il faut avoir une attitude favorable à son égard. Il faut être persuadé de cette innovation du point de vue avantage, complexité, coût.

3-    Décision : Une fois que l’individu est persuadé, convaincu de l’innovation, il peut l’accepter comme la rejeter. C’est une phase prise de décision et d’engagement dans l’adoption d’un nouveau comportement.

4-    Implantation : La décision prise à l’égard de l’adoption du nouveau comportement sera concrétisée et ce dernier sera implanté/

5-    Confirmation : C’est la phase de renforcement du comportement adopté. L’essentiel ne consiste pas dans l’adoption de l’innovation mais surtout dans la continuité pour pouvoir la confirme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Suivant ce modèle, le processus d’adoption d’innovation se réalise grâce aux canaux de communication personnels  et impersonnels et tient compte du contexte dans lequel les individus visés adoptent le nouveau comportement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AGIR  SUR  LE COMPORTEMENT :

 

 

Agir sur les comportements des individus pour les modifier, commande de choisir la stratégie appropriée pour pouvoir les influencer et d’adopter les approches de communication qui conviennent pour une action efficace.

 

Quelle approche choisir ?

 

  • §  Les approches de communication pour la communication de comportement sont multiples et variées. Chacune d’entre elles a des avantages mais présente aussi des limites.

 

  • §  Toute approche ne vaut que par son usage. C’est pourquoi, il est toujours recommandé de choisir des approches  qui vont avec objectifs  de communication tiennent compte des spécificités de votre contexte et répondent aux besoins et attentes de votre public cible.

 

 

  • §  Il vaut mieux choisir les approches « sur mesure » qui favorisent l’implication et la participation des populations cibles, la collaboration avec les partenaires et qui assurent l’interaction entre les différentes parties concernées.

 

Le programme  «  Jeunes pour jeunes  » par la spécificité de la population cible à laquelle il s’adresse, une vision  globale et intégrée dans la prise en charge, a privilégié les approches de communication où la relation soignant – client    doit aboutir à une détermination des besoins et favoriser l’expression des problèmes par les concernés eux-mêmes et par conséquent une réponse adaptée.

 

Ces approches doivent tenir compte de certaines contraintes identifiées, entre autres  l’utilisation des services de santé par les jeunes est insuffisante, aux difficultés de communication, une   perception par la cible plus ou moins négative. C’est aussi une difficulté pour disposer d’un personnel adéquat et en nombre suffisant.

 

  • §  L’approche de proximité : basée sur le choix des professionnels de santé formés pour assurer des contacts directs de face à face avec la population visée.

 

  • §  L’éducation par les pairs : , basée sur une implication ds « pairs » dans l’action éducative, cette approche tend à les aider à aider eux-mêmes à l’adoption des comportements favorable à l’égard de leur sexualité, de la santé de la reproduction mais aussi en rapprt avec les modes de vie.

C’est aussi une approche de proximité, elle garantit une certaine facilité de communication au sujet des questions délicates.

 

A côte de ces approches de proximité, il existe  diverses approches qui sont empruntées à d’autres domaines et qui doivent être utilisées dans le cadre d’un renforcement et d’un accompagnemnt. Nous présentons les plus connues :

 

  • §  L’approche traditionnelle :

 

Pendant longtemps, on a restreint la communication à une information, dont on espérait qu’elle suffirait d’engendrer des modifications de comportement. Dans une approche traditionnelle, l’action de communication comporte un ensemble de messages  délivrés à des individus ou à des groupes par des professionnels non formés.

Au Maroc,  cette approche  n’a pas démérité et on lui doit des succès en matière de lutte contre les maladies transmissibles.

 

  • L’approche médiatique :

Elle est basée sur l’impact des médias  sur les attitudes de la population, l’information diffusée largement  au moyen de large campagne médiatique utilisant les supports de la presse écrite, parlée, télévisée et de l’affichage.

 

  • §  La mobilisation sociale :

 

 

C’est un processus de ralliement à l’action par un grand nombre de gens pour réaliser un but sociétal à travers des efforts individuels. Elle engage différents niveaux de la société tels que les décideurs  et les responsables, les prestataires, les médias, les organisations non gouvernementales, la communauté et les utilisateurs.

 

  • §  Le marketing social :

 

C’est une approche globale et systémique comportant la conception, la mise en œuvre et le contrôle de programmes visant à faire accepter ou rejeter certaines idées.

Le marketing social tend à procurer le bon service, à la bonne personne, au bon moment à un prix convenable.

 

  • §  L’approche communautaire :

 

En prenant acte que les principaux déterminants de la santé et de maladie sont d’ordre socio économique et culturel, il s’agit de faire de la communication un outil de changement social et non seulement un changement de comportement.

L’approche communautaire reconnaît la communauté comme « partenaire) actif pour le changement ? qui détient lui-même la définition des problèmes vécus, les moyens et les solutions pour les résoudre.

 

 

 

 

 

Bibliographie :

 

  • ·        «  Education pour la santé : concepts, enjeux, planification. Edition de Boek WESMAEL ? BRUXELLES? 1992.
  • ·        Communication et promotion de la santé: aspects  théoriques, méthodologies et pratiques ; Edition  uestions santé-Bruxelles 1998
  • ·        Michel LENET «  La communication sociale » la documentation française- Paris 1988.
  • ·        Gaston Godin, Les fondements psychosociaux  dans l’étude de comportement reliés à la santé.
  • ·        Centre pour les programmes de communication de Johns Hopkins ( JHV/CCP), « Le processus et principes de communication stratégique en santé »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lecture 2

Cours ( passage du bain maure)

1-      Récit et discours :

Dans le roman autobiographique «  La boîte à Merveilles », discours et récit sont combinés. Alors quelles sont les spécificités de chaque mode d’énonciation ?

Discours

Récit

temps Organisés autour d’un présent de l’énonciation ( passé composé, futur simple )«  Je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure » «  Je ne veux pas aller en enfer »

Enoncé ancré dans la situation de l’énonciation

Temps du récit : imparfait, passé simple, présent de la narration«  Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade…toutes ces femmes parlaient fort »

 

Enoncé coupé de la situation de l’énonciation

Narrateur «Je » narrant – narrateur adulte (L’auteur  Ahmed Sefrioui) «  Je » narré – Enfant de six ans ( Sidi Mohammed)
Fonction du narrateur Expliquer , clarifier et commenter le récit Raconter l’histoire

 

2-      Un regard d’enfant :

Le bain maure nous est présenté à travers le regard innocent mais indiscret d’un petit enfant ( Sidi Mohammed), celui-ci ne cache pas le sentiment de dédain, de dégout et de peur que lui inspire ce lieu sinistre qu’il assimile déjà à l’Enfer.

3-      L’enfant face à la nudité :

Le sentiment de dédain éprouvé par les deux narrateurs du roman trouve son origine dans « la promiscuité, l’espèce d’impudeur et de laisser aller » des femmes dans le bain maure, la nudité est pour eux un péché «  Je sentais sur tout ce grouillement de corps humides, dans ce demi jour inquiétant une odeur de péché ».

La description faite  du corps dans le passage laisse apparaître toute sa laideur :

« cuisses humides – mamelles pendantes- ventres ballonnés- Fesses grises– Je sentais moins l’indécence de mon corps. »

4-      Un être seul :

La nudité, les regards curieux des femmes et la différence par rapport aux autres enfants rencontrés dans le bain exacerbe la solitude du narrateur « Je me sentais plus seul que jamais », le sentiment de la solitude se mêle à la bêtise ; le narrateur se sent rabaissé aux rangs de ces êtres effrontés et impudents ( femmes et enfants) «  Je me trouvai seul, les mains croisés sur mon ventre plus bête que jamais au milieu de toutes ces inconnues et de leurs fastueux baluchons ».

5-      Les figures de style :

Figure de style Exemple
La comparaison « … et tu trouves le moyen de braire comme un âne »
La métaphore « Je sentais … une odeur de péché »« les personnages de cauchemar »
La synecdoque « … émergeait de temps en temps d’une masse de jambes et de bras »
L’hyperbole «  Les montagnes de baluchons »

 

6-      Les champs lexicaux :

–          Champ  lexical des habits : Haïks, mansouria, caftans, chemises, pantalons

–          Champ lexical du corps : Jambes, bras, mamelles , cuisses, fesses, ventres, mains, tête…

–          Champ lexical du bruit : parlaient fort, hurlements, voix haute, tumulte de voix aigues… ( Le narrateur est particulièrement sensible aux bruits)

7-      Le point de vue narratif  ( Interne)

 

Le narrateur est lui-même le personnage principal, il décrit et rapporte les événements tels qu’il les a vécus,

 Le narrateur est fortement impliqué dans son récit.

 

Typologie textuelle (TC)

 
Le texte narratif

 

Ce qui caractérise le texte narratif, c’est la présence d’au moins un personnage qui pose des actions dans le temps et l’espace.
La structure d’une narration s’articule généralement autour de cinq étapes : la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, le dénouement et la situation finale.
Fonction / intention de l’auteur On peut le trouver dans… Caractéristiques
Raconter.
Faire le récit d’événements.
Faire revivre une action passée réelle
ou faire vivre une action imaginaire
(fiction) Reportage, journal, fait divers,
roman (policier, d’aventures, de
science-fiction…),
conte, légende, fable,
nouvelle, texte historique… Imparfait et passé simple
ou présent de narration.
Indications temporelles,
actions, événements,
personnages, narrateur,
présence d’un point de vue
(focalisation)
Questions pour exploiter un texte narratif : Qui ? Fait quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Schéma d’exploitation possible :
Quel est le titre de l’histoire ? ____________________________________________________________
Qui sont les personnages ? ____________________________________________________________
____________________________________________________________
Où se passe l’histoire ? ____________________________________________________________
Quand se passe l’histoire ? ____________________________________________________________
Quel est le début de l’histoire ? ____________________________________________________________
____________________________________________________________
Que se passe-t-il ?
(actions / événements) ____________________________________________________________
____________________________________________________________
____________________________________________________________
Quelle est la fin de l’histoire ? ____________________________________________________________
____________________________________________________________

 

Le texte descriptif:
Dans un texte descriptif, l’auteur indique comment est un objet, un paysage, un lieu, une atmosphère, un être, une action, un événement, une situation, un concept, une procédure, un processus, un fonctionnement.
Le sujet peut être décrit par l’énumération de ses propriétés, de ses qualités ou de ses parties. On peut aussi le situer dans le temps, dans l’espace ou en fonction d’autres éléments. Pour faire cette mise en relation, on peut avoir recours à des procédés tels que les comparaisons et les métaphores.
Fonction/intention de l’auteur On peut le trouver dans… Caractéristiques
Décrire.
Produire une image
de ce que le lecteur ne voit pas,
mais qu’il peut imaginer :
un lieu ou un personnage (portrait) Roman, nouvelle, conte,
compte rendu d’un événement sportif, la définition d’un dictionnaire, une planche anatomique,
un guide touristique, l’itinéraire d’un parcours,
le mode d’emploi d’un appareil, l’organigramme d’une compagnie… Imparfait ou présent de vérité générale.
Indications de lieux (localisations).
Si la description se fait en évolution, indications temporelles.
Importance des sensations.
Point de vue (focalisation).
Questions pour exploiter un texte descriptif : Qui / qu’est-ce qui est décrit ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

 

Le texte explicatif:
À travers ce type de texte, l’auteur s’attache à expliquer le pourquoi d’un phénomène, d’un fait, d’une affirmation. Les textes explicatifs répondent à des questions de compréhension, du genre «Pourquoi cette guerre a-t-elle eu lieu?», «Pourquoi ce phénomène physique se produit-il?». De même, si une ou un élève donne les raisons de ses affirmations afin de les faire comprendre, il ou elle produit alors un texte explicatif.
La structure du texte explicatif permet une certaine souplesse. Généralement, l’introduction présente le sujet de l’explication et expose les aspects qui appellent des explications. Suit une phase explicative qui s’articule autour de formulations reliées au «parce que». Quant à la phase conclusive, elle est facultative; le plus souvent, il n’y a pas de conclusion.
Fonction/intention de l’auteur On peut le trouver dans… Caractéristiques
Expliquer.
Analyser un phénomène pour qu’il soit bien compris.
Faciliter la compréhension. Ouvrages de vulgarisation scientifique, articles de fond, manuels scolaires… Présent de vérité générale,
mots techniques,
passage de la théorie à l’exemple,
(définition puis exemple)
Questions pour exploiter un texte explicatif : Sur quoi porte l’explication ? Que nous en dit-on ?
Eventuellement : Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Le texte injonctif (« incitatif »)
Est souvent assimilé au textes explicatifs et descriptifs, la frontière est floue pour beaucoup…
Pourtant, on peut assez facilement le distinguer avec le tableau suivant :
Fonction/intention de l’auteur On peut le trouver dans… Caractéristiques
Forcer à
Proposer une action.
Donner des consignes.
Enjoindre (=forcer à)
(une injonction) Recettes de cuisine, notice, mode d’emploi, posologie des notices de médicaments,
lois, règlements, exercice… Emploi de la 2e personne (parfois 1re personne du pluriel),
présence de l’impératif ou infinitif ou futur.
Présence d’ordres et de consignes.
Questions pour exploiter un texte explicatif : En quoi consiste l’injonction ? Sur quoi porte-t-elle ? Qui concerne-t-elle ?
Eventuellement : Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Le texte argumentatif:
Dans un texte argumentatif, l’auteur présente l’opinion qu’il veut défendre, soit sa thèse, et cherche à convaincre le destinataire de la justesse de ses idées. Il justifie son opinion à l’aide d’arguments, ou de preuves.
La structure d’un texte argumentatif requiert généralement plusieurs paragraphes. Dans l’introduction, on présente le sujet et, dans le développement, on expose les arguments, les contre-arguments et les conclusions secondaires. Pour finir, l’auteur reformule sa thèse et peut aussi élargir le débat.
Fonction / intention de l’auteur On peut le trouver dans… Caractéristiques
Argumenter.
Convaincre, persuader,
défendre un point de vue,
faire en sorte que le lecteur partage son point de vue. Magazine, débats, article, essais, éditorial, pamphlet, publicité… Présence d’arguments et d’exemples, liens logiques,
utilisation d’une stratégie argumentative,
parfois présence d’un ton catégorique et / ou d’un avis personnel (je)
Questions pour exploiter un texte argumentatif : Qui plaide ? Quoi ? (thèse, même implicite dans le texte qui permettra l’argumentation)
Eventuellement les opposants et les soutenants ?
Qui s’agit-il de convaincre ?
Eventuellement : Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi

 

10 fiches outils pour analyser un texte littéraire et organiser ses révisions

10 fiches outils pour analyser un texte littéraire et organiser ses révisions.

 

 

Fiche 1 : Identifier et situer un texte.

 

1. Analyse du paratexte : titre(s), date de parution, auteur…Quels sont les horizons d’attente ? Quelles sont vos connaissances littéraires et historiques sur cette époque ?

 

2. Type de discours dominant : narratif, descriptif, argumentatif, informatif, injonctif. Différentes formes de discours sont-elles associées ? Quelle est la forme de discours dominante ?

 

3. Genre du texte : poésie, roman, théâtre, texte d’idées… est-il possible de déterminer le genre ? quels sont les indices ?

 

Bilan : Quels outils vais-je utiliser en fonction de ces premiers repérages ?

Quelles connaissances  sont susceptibles de m’aider pour analyser le texte ?

 

Fiche 2 : Analyser la situation d’énonciation.

 

1. Il faut toujours se demander qui parle ? à qui ? dans quelles circonstances ? (moment, lieu )

Cependant en  fonction du genre et du type de texte, le vocabulaire utilisé n’est pas le même pour identifier « ceux qui parlent » dans un texte.

 

2. On ne peut parler d’auteur que lorsque celui-ci assume son identité, qu’il est le « garant » de son texte (par ex. dans une autobiographie) ou lorsque on cherche à caractériser le style ou l’univers d’un écrivain (ex : « la syntaxe de Céline »)

 

3. Dans un texte d’idées celui qui donne son opinion peut-être appelé « auteur« , « argumentateur« , « locuteur« , ou encore « émetteur« , même si ces notions ne sont pas équivalentes.

 

4. Dans un récit (roman, nouvelle, conte…) celui qui parle est appelé narrateur.

 

5. Au théâtre, ce sont les personnages qui échangent des propos ET SURTOUT PAS les acteurs.

 

6. En poésie pour désigner celui qui parle on peut tout simplement utiliser « le poète » et dans certains cas le nom du poète

 

7. Dans tous les cas il faut repérer les indices qui permettent d’identifier l’émetteur du message et   les indices qui permettent de qualifier son attitude par rapport à son message. (modalisateurs par exemple)

 

8. On peut aussi s’interroger sur la place et la présence du destinataire (récepteur).

 

9. Il faut bien faire attention aux paroles rapportées : celui qui s’exprime présente des propos qui ne sont pas les siens à l’aide du style direct, du style indirect, du style indirect libre ou du discours narrativisé. Faire notamment attention à l’emploi du pronom indéfini « on ».

 

 

Fiche 3 : Analyser le lexique

 

1. Quels sont les mots qui se répètent dans le texte ?

 

2. Quels sont les champs lexicaux dominants ? (pour identifier un champ lexical relever les occurrences de mots appartenant au même domaine) Astuce : il faut toujours donner un nom à un champ lexical mais parfois on hésite entre plusieurs noms… cette hésitation  peut constituer une première piste d’interprétation, une hypothèse de lecture à vérifier par la suite.

 

3. Pour chaque champ lexical se demander :

– quelle est son importance dans le texte ?

– quelle est sa place dans le texte ? se situe-t-il à un endroit « stratégique » (début, milieu, fin) ou se répand-il sur tout le texte ?

– quelles sont les éventuelles évolutions au sein du champ lexical (exemple : les mots sont-ils de plus en plus concrets/abstraits ?)

 

4. observer les éventuelles relations entre les champs lexicaux : opposition ou complémentarité ?

Existe-t-il des effets de croisement ? (un mot appartient à 2 champs lexicaux)

 

5. Analyser la connotation des mots :

-se demander si les mots ont une valeur méliorative (+) ou péjorative (-)

 

6. Identifier le registre de langue (niveau de langue) induit par l’emploi de certains mots (indispensable dans les passages dialoguées pour caractériser les personnages) :

-vulgaire, familier, courant, soutenu.

-utilisation d’un voc. argotique ou d’un jargon.

 

 

Bilan : à ce stade de l’étude des hypothèses de sens peuvent déjà être clairement formulées. Les fiches suivantes servent à démontrer comment les procédés d’expression utilisés se mettent au service du sens du texte.

 

 

 

 

Fiche 4 : Les figures de rhétorique.

(figures de style).

 

1. figures fondées sur l’analogie (les mots suggèrent un relation de ressemblance ou d’identité entre les éléments) : comparaison, métaphore, personnification, allégorie, etc.

 

2. figures fondées sur la contiguïté (les réalités évoquées sont si proches que les mots qui les désignent peuvent se substituer les uns aux autres) : métonymie, synecdoque.

 

3. figures fondées sur l’insistance : hyperbole, gradation, anaphore, etc.

 

4. figures fondées sur l’atténuation :

euphémisme, litote (attention ! figure qui atténue mais pour…insister)

 

5. figures fondées sur l’opposition :

antithèse, oxymore, antiphrase, etc.

 

Remarque : une figure ne style ne doit jamais être relevée pour elle même : elle n’est pas un simple ornement de la pensée mais se met au service d’un sens qu’elle renforce.

 

Fiche 5 : La syntaxe.

 

1. Des observations simples pour commencer :

-les phrases sont-elles courtes ou longues ?

-quels sont les signes de ponctuation utilisés?

-comment passe-t-on d’une phrase à une autre ?

 

2. les types de phrase : (aidez-vous de la ponctuation)

-y a-t-il des phrases affirmatives, interrogatives, exclamatives, injonctives ? A quel endroit ? pour évoquer quelle réalité ou quel sentiment ?

 

3. la construction des phrases.

-phrases verbales ou nominales ?

-phrases simples ou complexes ?

-juxtaposition ? coordination ?  subordination ?

 

4. L’enchaînement des phrases.

-Les connecteurs logiques, chronologiques, spatiaux apparaissent-ils ?

-Quel rôle jouent les signes de ponctuation ?

 

5. Les effets de construction.

Certaines constructions de phrase sont significatives. Il faut notamment repérer les écarts par rapport à la « norme » grammaticale: inversions, ruptures dans la construction, ellipses de mots. Voir aussi le cas de la période

 

 

 

Fiche 6  : Les verbes.

 

1. les modes verbaux :

-l’indicatif : les actions sont envisagées comme réelles

-le conditionnel : les actions sont envisagée comme incertaines ou soumises à une condition.

attention ! dans une phrase au style indirect le conditionnel équivaut à un futur dans le passé

-le subjonctif : ce mode permet d’exprimer ce qui est possible, envisagé. Très fréquent dans les subordonnées.

-l’impératif : exprime l’ordre, la défense, l’interdiction, le conseil.

-infinitif : forme impersonnelle du verbe, il permet parfois de généraliser

-le participe : autre mode impersonnel qui permet souvent de donner des précisions sur les circonstances.

 

2. Les temps verbaux.

-le présent :

            -d’ énonciation

            -de narration

            -de vérité générale

-le futur : action à venir présentée comme certaine ; peut aussi avoir une valeur injonctive

le passé simple : dans un récit temps des actions de premier plan et des actions qui se succèdent les unes aux autres.

-l’imparfait : dans un récit temps des actions de second plan et de la description. Peut exprimer la répétition ou l’habitude.

-les temps composés : exprime l’antériorité par rapport à une autre action conjuguée à un temps simple).

 

Remarque : pour une lecture analytique on peut se poser des questions de ce type :

-les temps renvoient-ils à des actions réalisées ou non réalisées ? à des faits concrets ou seulement envisagés? dans quelle mesure traduisent-ils les sentiments, les espoirs, les hésitations des personnages ou du locuteur?

-les temps utilisés renforcent-ils la certitude du locuteur par rapport à son énoncé ?

-les temps utilisés accélèrent-ils ou ralentissent-ils l’action ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche 7 : le Récit.

 

1. Part de la narration et de la description.

Combinaison et répartition de la narration et de la description.

 

2. Toujours se demander dans quelle mesure la narration (la manière de raconter) donne un sens à la fiction (ce qui est raconté)

 

3.  Etudiez le cadre et les circonstances de l’action. Circonstances banales ou extraordinaires ? Moment privilégié ou non? (exemple : crépuscule)

 

4 Schémas actantiel et narratif. Quel est  le rôle de chaque personnage en présence ? Quels sont les buts éventuels des protagonistes ?

Comment l’action évolue-t-elle ? Echec ou réussite ? amélioration ou détérioration ?

 

5. Objets de la description :

– personnages : éléments constitutifs et organisation du portrait. Portrait  éventuellement péjoratif (blâme) ou mélioratif (éloge), satire, caricature…Caractère représentatif du personnage.

– décor/paysage : dimension symbolique du lieu, lien entre personnage et milieu dans lequel il évolue. Rôle et place des objets. Formes et couleurs dominantes. Atmosphère et conditions climatiques.

6. Statut du narrateur : interne/externe. Se demander aussi si le narrateur est un personnage de l’histoire .

7. Point de vue adopté : focalisation externe/interne/zéro.

8. Jeu des pronoms, étude des substituts du nom.

9. Déterminants utilisée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche 8 : Le texte poétique.

 

1. analyse très précise de la strucure d’ensemble du poème (observez la typographie). Répartition en strophes (et non en paragraphes !)

Le poème correspond-il à une forme fixe facilement identifiable? (sonnet par exemple)

 

2.Etude des champs lexicaux (voire fiche) et des figures de style (voire fiche). Premières interprétations à mettre bien souvent en relation avec le titre du poème et éventuellement du recueil.

 

3. Etude de la syntaxe en relation avec la disposition en vers : phénomènes de rejet, de contre-rejet, d’enjambement qui  mettent certains mots en valeur et confèrent un certain rythme au vers.

 

4. Nature des vers.

Compter le nombre de syllabes des vers (attention au problème du -e- final ) et identifier la nature des vers (alexandrins=12, décasyllabe=10, octosyllabe=8) Se demander si le poème  est construit de manière régulière. Observer les phénomènes de diérèse et de synérèse, les hiatus éventuels. Quels sont les effets de rythme ?

 

5. Etude des rimes

-leur nature (fémines, masculines)

-leur disposition (croisées, plates, embrassées)

-leur qualité (nbre de phonèmes communs en fin de vers)

 

6. Sonorités.

Phénomènes de répétitions (allitération, assonnance).

Rimes intérieures.

Jeux phonétiques.

 

7. Observez les éventuels écarts par rapport à la « norme » poétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche 9. Le texte d’idées

 

1. Identifier le thème : de quoi est-il question? De quoi parle-t-on ?

 

2. Etudier très précisément la situation d’énonciation. (voir fiche)

 

3. Identifier la ou les thèse(s) en présence : quelle est l’opinion défendue ? par qui ? la thèse est-elle explicite ou implicite ?

 

4. Repérer les arguments utilisés, les reformuler. Quels arguments soutiennent la thèse ? Ques arguments réfutent la thèse adverse ? A quels domaines appartiennent les différents arguments (domaine religieux, scientifique, etc.) ?

quels sont les types d’arguments utilisés ? (argument d’autorité par exemple)

 

5. Identifier les exemples qui illustrent les idées. Parfois les exemples jouent un rôle d’argument (exemples argumentatifs).

 

6. Analyser l’articulation des idées. Connecteurs logiques présents ou non ? La répartition en paragraphes reflète-t-elle les étapes de la pensée ?

 

7. Analyser la stratégie adoptée et les procédés argumentatifs.

Dans quel ordre les idées sont-elles présentées ? Quel type de raisonnement est adopté ? (dialectique, concessif, inductif, déductif, analogique…)

Comment est valorisée la thèse défendue ? Comment est dévalorisée la thèse adverse ?

Quelle image donne-on de l’éventuel adversaire ?

Quel lien s’établit entre l’émetteur et le récepteur du message ? Cherche-t-on à démontrer à convaincre ou à persuader ?

 

8. En quoi le lexique, les procédés rhétoriques, la syntaxe (voir fiches) mettent les idées en valeur, donnent plus de force aux arguments ou au contraire discréditent les arguments adverses ?

 

9. Quelle tonalité est adoptée (ironique ? polémique ?)

 

Fiche  10 : Le texte théâtral.

 

1. Ce qui est essentiel : un texte théâtral n’est pas fait pour être lu mais pour être joué, représenté.

 

2. Théâtre en prose ou en vers ? (dans le dernier cas utiliser des éléments de la fiche 8)

 

3. S’agit-il d’un moment particulier de l’intrigue ? (Scène d’exposition, dénouement ?)

 

4. Observez les didascalies. Quelle relation s’établit entre les paroles et les gestes ? Quel ton doit être adopté ?

Eléments symboliques du décor.

 

5. Que sait-on de chaque personnage ? Quelle image donne-t-il de lui ? quelle image les autres personnages donnent-il de lui ? Quel lien unit les personnages ? rapports harmonieux ou conflictuels ? Quels sont les éventuels rapports de force ?

 

6. Quel est le registre de langue des différents personnages ? Emploient-ils le même registre ? Décalages éventuels.

 

7. Etude de la double énonciation > effets tragiques ou comiques ?

 

8. Repérez et analysez le rôle de certaines formes propres au langage dramatique : monologue (un personnage parle, seul sur scène), aparté(parole pronocée par un personnage et que seul le spectateur est censé entendre), tirade (réplique)

 

10. Essayez d’identifier le registre (la tonalité) de l’extrait : comique ou tragique ? mélange ?

 

11 . Repérez éventuellement les différents manifestations du comique (mots, gestes, situation)

 

 

 

 

 

 

 

Valeur des temps simples de l’indicatif

Valeursdestempssimplesdelindicatif IIcours, exercices et leurs corrigés sur les valeurs du temps du présent, imparfait et passé simple de l’indicatif.

Module I Etude d’une autobiographie : la boîte à merveilles d’ahmed Sefrioui BH2013/2014 Langue : les temps du récit
1 PRÉSENT
• Le présent exprime un fait qui se déroule au moment où l’on parle
• Le présent exprime aussi une vérité valable à toutes les époques
• Le présent exprime des faits qui se répètent habituellement
• Le présent exprime un fait passé qu’on situe au présent : le présent de narration ou historique :
• Le présent exprime aussi le passé proche ou le futur proche :
2 IMPARFAIT
• L’imparfait exprime un fait passé, mais non achevé (donc imparfait), en train de se réaliser pendant qu’une autre action se produit. L’imparfait est comme le « présent du passé » :
• L’imparfait présente un fait qui se répète dans le passé ; c’est l’imparfait d’habitude ou de répétition :
• L’imparfait est utilisé dans les descriptions :
• L’imparfait traduit un passé récent ou un futur proche par rapport à une action au passé :
• Après si, l’imparfait exprime la supposition :
• L’imparfait exprime aussi un souhait ou un regret :
• L’imparfait peut atténuer un fait et être utilisé dans les formes affectives :
3 PASSÉ SIMPLE
• Le passé simple est particulièrement utilisé dans la langue écrite.
• Le passé simple peut exprimer un fait passé rapide, qui s’est produit à un moment précis et qui est complètement achevé (sans idée de durée, contrairement à l’imparfait) :
• Le passé simple est essentiellement le temps du récit, de la narration, il montre des faits qui se suivent et qui ne durent pas :
• Le passé simple est le temps des récits historiques, des contes et des récits imaginaires :
• Le passé simple est remplacé par le passé composé dans la
langue parlée :
EXERCICE 1
Dans les phrases suivantes, donnez la valeur du présent de l’indicatif.
a) Sur le divan, tout à côté, six ou sept petits garçons et petites filles, rangés comme sur une image, sages comme le sont les enfants lorsqu’il se fait tard, écoutaient. (Alain Fournier)
b) Il lève le bras, il rougit, retient son haleine. Attention ! L’équilibre ! Il va le retrouver, il le retrouve. (Georges Duhamel)
c) Dimanche, tout Paris était consterné du renvoi de M. Necker ; j’avais beau échauffer les es- prits, personne ne prenait les armes. Je vais sur les trois heures au Palais Royal ; je gémissais, au milieu d’un groupe, sur notre lâcheté à tous, lorsque trois jeunes gens passent se tenant par la main et criant aux armes ! (Camille Desmoulins)
d) Aujourd’hui, c’est jour de soleil… L’air n’est qu’une fête. (Taine)
e) Tout à coup, mon oreille est frappée des sons que le vent m’apporte du milieu du lac. J’écoute et je distingue les accents d’une voix humaine. (Chateaubriand)
f) Et la neige tombe toujours, lentement, silencieusement, car le vent s’est apaisé. (Théophile Gautier)
g) La perte d’un époux ne va point sans soupirs.
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console. (La Fontaine)
h) Les jours où je ne vais pas à l’école, on va sur les plaines d’Abraham. Pendant que Blaudelle se fait une toile, moi j’ai rendez-vous avec Lauda. (Jacques Savoie)
i) Dans une heure au plus tard, je reviens en ce lieu. (Corneille)
j) Je m’approche du kiosque. Armande me reconnaît aussitôt et m’accueille avec son grand sou- rire : « Alors, qu’est-ce qu’il fait ton père ? » (Adapté de Jacques Savoie)
EXERCICE 2
Dans les phrases suivantes, donnez la valeur de l’imparfait de l’indicatif.
a) Et tout à coup, brisant les branches, couvert de sang, secouant les chiens qui s’attachaient à lui, le sanglier passa. (Guy de Maupassant)
b) À quatre heures, un bon nombre d’enfants m’attendaient sur le perron, par politesse, étant donné que j’irais de leur côté. (Gabrielle Roy)
c) Ce qu’on avait sous les yeux, c’était une haute tour ronde, toute seule au coin du bois comme un malfaiteur. (Victor Hugo)
d) Dans les veillées d’hiver, chaque année, je reprenais le catalogue, passais vite sur les pages inutiles et m’abîmais dans la contemplation du cheval mécanique. (Jean Marouzeau)
e) Le soleil venait de disparaître et, sur l’horizon encore flamboyant, se dessinait le profil de ce fantastique rocher. (Guy de Maupassant)
D’innombrables moustiques et maringouins tourbillonnaient dans l’air brûlant de l’après- midi. À chaque instant, il fallait les écarter d’un geste. (Louis Hémon)
g) Si elle avait seulement mille francs, elle serait épousée par un pauvre ouvrier. (Honoré de Balzac)
h) Ah ! si j’étais roi ! La paix eût partout régné. (Louis Guilloux)
i) Ah ! Gringoire, qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! (Alphonse Daudet)
EXERCICE 3
Dans les phrases suivantes, donnez la valeur du passé simple de l’indicatif.
a) Le soleil glissa vers l’horizon, disparut ; le ciel prit de délicates teintes pâles au-dessus de la lisière sombre du bois. (Louis Hémon)
b) Comme il savait bien qu’il mangerait la chèvre, le loup ne se pressait pas ; seulement, quand elle se retourna, il se mit à rire méchamment. (Alphonse Daudet)
c) Les quatre semaines qu’il avait demandées s’étant écoulées, il vit un jour entrer chez lui le même inconnu. « Il m’a été impossible, dit Mozart, de tenir ma parole. » (Stendhal)
d) Il tâtonna, poussa en place sa lampe de secours, l’abandonna, la retrouva, s’assura qu’elle ne glissait pas, la quitta de nouveau pour tapoter chaque manette. (Antoine de Saint-Exupéry)
e) Un nuée de cuivre volait et se tordait dans le ciel livide. Et soudain, une pluie de balles tomba, cinglante. (Émile Zola)
f) Mozart se met à écrire. Cette fougue de travail continua plusieurs jours ; il composait jour et nuit et avec une ardeur qui sembla augmenter en avançant. (Stendhal)
EXERCICE 4
Mettez les verbes entre parenthèses à l’imparfait ou au passé simple.
a) Le bruit du vol (se répandre) ……. Les voisins
(arriver) …….., (constater) ……..,, (discuter) …….., à leur tour ; et les deux femmes
(expliquer) …….., à chaque nouveau venu leurs observations et leurs idées. (Guy de Maupassant)
b) Assez souvent je (prier) ……..mes petits élèves de chanter ensemble.
Un jour, au milieu de leurs voix plutôt ternes, j’en (distinguer) ……..,
une, claire, frémissante, étonnamment juste. (Gabrielle Roy)
c) Le ciel (être…….., d’un bleu gris. Et, là-bas, du côté du levant, des petits nuages roses s’en (aller…….., en bandes au-devant du soleil. Mme Dalignac (verser) le thé dans les tasses. Elle le
(verser) …….., doucement pour éviter les éclaboussures. (Marguerite
Audoux)
d) Jean Valjean (lever) …….., le chandelier de fer comme pour forcer la serrure ; la clef y (être) ……..,……..,; il l’(ouvrir) ……..,;…….., la première chose qui lui (apparaître) …….., (être) …….., le panier d’argenterie ; il le (prendre) ……..,, (traverser) …….., la chambre à grands pas sans précaution et sans s’occuper du bruit, (gagner) …….., ……..,la porte, (rentrer) …….., dans l’oratoire, (ouvrir) …….., la fenêtre, (saisir) …….., son bâton, (enjamber) ……..,…….., l’appui du rez-de-chaussée et
(s’enfuir) ……..,. (Adapté des Misérables de Victor Hugo)

Production écrite Niv : 1AL8
Réécriture consigne : transformez les extraits pour obtenir le récit au présent à la troisième personne.
extrait 1. ch.9
je me fis encore prier un moment. je finis par me mettre sur mon séant. je pris le bol, le humai d’une narine méfiante, regardai les deux femmes penchées sur moi avec sollicitude et déclarai que je n’aimais pas la soupe piquante.
extrait 2. ch.9 je regardai ma mère dans les yeux et me demandai à brule-pourpoint comment elle pouvait le savoir puisqu’elle n’avait pas gouté à cette soupe. elle tenta de me répondre, chercha sa phrase, s’embrouilla, soupira, leva les yeux au plafond pour prendre à témoin les solives enfumées et partit se réfugier dans la cuisine.
extrait 3. je ne répondis rien. je ne voulais engager aucune conversation avec cette femme qui venait m’amadouer afin de me faire avaler quelque breuvage infect. ch.9
extrait 4.
une voix fragile d’enfant miaula une phrase incompréhensive. le sang déserta mes joues. je me penchai à la fenêtre. tante kanza invita l’enfant à pénétrer dans le patio. après deux minutes d’attente intolérable, parut la silhouette souffreteuse d’un petit enfant. je le reconnu, c’était allal el yacoubi.
extrait 5. ch.12
ma mère s’arrêta de vitupérer contre moi. zineb, suffoquée par l’émotion se planta au milieu du patio, tenta sans y parvenir d’expliquer de quoi il s’agissait. personne ne comprit le motif de son excitation… je quittai ma cachette. zineb s’immobilisa épuisée. toutes les femmes se mirent à l’interroger.
extrait 6. ch.12
mon père resta silencieux, les paupières baissées. brusquement, un claquement sonore me fit sursauter de mon lit, me tira du un gémissement de douleur. ma mère s’était appliqué sur le joue ses deux mains avec la force du désespoir. elle s’assit à même le sol, s’acharna sur son visage, se griffa, se tira les cheveux sans proférer une parole.
extrait 7. ch.12
mon père se précipita pour lui tenir les mains. ils luttèrent un bon moment. ma mère s’écroula face contre la terre…pour la première fois, j’eus la sensation du vide absolu…une boule dure se forma dans ma poitrine, gênant ma respiration.
extrait 8.
je fis une atroce grimace. les voisines ne devaient pas m’entendre pleurer. je me couchai dans un vieux chiffon qui traînait par terre. couché sur le dos, je contemplais …les murs de notre chambre. je passais des heures à observer ces formes changeantes. ch.12
extrait 9. ch.5
j’épiai encore un moment les bruits de la maison, mais ce jeu me lassa. ma mère revint me voie, me sourit et satisfaite sans doute de l’état de ma santé et de ma grande sagesse, repartit ferrailler dans ses seaux et piler ses aromates.
extrait 10. ch.5
je reniflais de plus belle, je ne répondais. la crise dura un long moment. ma mère avait cuit de lentilles à la tomate et aux ognons…je ne voulais pas y toucher. je somnolai jusqu’à l’arrivée de mon père, tard dans la soirée. j’acceptai de boire un verre de lait et de me replongeai sous la couverture.
extrait 11. ch.7
ma mère me permit de monter sur la terrasse jouer du tambour. je compris que les deux femmes avaient des secrets à se communiquer et craignaient mes oreilles indiscrètes. j’étais ravi de l’aubaine. je montai sur la terrasse. seul dans ce vaste univers, je me livrai aux joies du rythme. j’inventais les combinaisons les plus barbares.
extrait 12. ch.5
je me mis à sangloter. rahma intervint en ma faveur. elle finit par convaincre ma mère de m’emmener. les deux femmes s’aidèrent à franchir le mur mitoyen. je ne pleurais plus. je sautais les marches quatre à quatre pour rejoindre les pleureuses au rez-de-chaussée.

EXERCICE 5
Dans les phrases suivantes, donnez la valeur du futur simple.
a) « Dépêchons-nous, dépêchons-nous… Plus tôt nous aurons fini, plus tôt nous serons à table. » (Alphonse Daudet)

b) C’est Paul qui sera cuisinier et Pierre l’aidera. Pour la vaisselle, vous vous y mettez tous. (Maurice Genevoix)
c) Tout à coup, j’entends un piano, à l’autre bout du Grand Hall. Je me dis que si Blaudelle entend aussi la musique, il aura sûrement l’idée d’aller me chercher dans ce coin-là.
(Jacques Savoie)
d) Mon petit, tu accepteras ; tu seras engagé pour rabattre le gibier, et tu le rabattras. (Gaston Chérau)
e) Je ne sais plus rien du sort de la guerre. Je ne sais plus quand ni comment elle finira. J’ai tout oublié et un jour viendra peut-être où je douterai d’avoir vécu ces tribulations. (Marcel Aymé)

VALEUR DES TEMPS SIMPLES DE L’INDICATIF :
PRÉSENT, IMPARFAIT, PASSÉ SIMPLE ET FUTUR SIMPLE 11
f) Cinq ans et je serai tout à fait un homme !… J’aurai des droits que nul n’osera tourner en dérision. (Georges Duhamel)
g) Homme libre, toujours tu chériras la mer ! (Charles Baudelaire)

VALEUR DES TEMPS SIMPLES DE L’INDICATIF :
PRÉSENT, IMPARFAIT, PASSÉ SIMPLE ET FUTUR SIMPLE 12
Corrigé

EXERCICE 1

a) sont, se fait : le présent exprime une vérité valable à toutes les époques.

b) lève, rougit, retient, retrouve : le présent exprime des faits qui se déroulent au moment où l’on parle.
va le retrouver : le présent indique le futur proche.

c) vais, passent : c’est le présent de narration ou historique.

d) est, est : des faits qui se déroulent au moment où l’on parle, c’est le présent actuel.

e) apporte, écoute, distingue : des faits qui se déroulent au moment où l’on parle, c’est le présent actuel.

f) tombe : une action qui se répète.

g) va, fait, se console : une vérité valable à toutes les époques. h) vais, va, se fait, ai : des faits qui se répètent habituellement. i) reviens : le présent indique un futur proche.
j) approche, reconnaît, accueille : des faits qui se déroulent au moment où l’on parle, c’est le présent actuel.
est, fait : c’est le présent du discours direct.

EXERCICE 2

a) s’attachaient : un fait passé en train de se réaliser pendant qu’une autre action se produit.

b) attendaient : un fait qui se prolonge dans le passé.

c) avait, était : imparfait de description.

d) reprenais, passais, m’abîmais : imparfait d’habitude ou de répétition.

e) venait : passé récent.
se dessinait : imparfait de description.

f) tourbillonnaient, fallait : imparfait de narration.

g) avait : supposition.

h) étais : souhait.

i) était : forme affective.
EXERCICE 3

a) glissa, disparut, prit : succession d’actions qui montrent que le passé simple est le temps du récit.

b) se retourna, se mit : des faits passés qui se sont produits à un moment précis et qui sont complètement achevés.

c) vit : un fait passé qui s’est produit à un moment précis et qui est complètement achevé.

REMARQUE. – Le passé composé du verbe être a été remplace le passé simple dans le style direct.

d) tâtonna, poussa, abandonna, retrouva, s’assura, quitta : des faits qui se suivent et ne durent pas, c’est le temps du récit.

e) tomba : action rapide, produite à un moment précis et complètement achevée.

f) continua, sembla : le passé simple exprime des faits qui durent, mais limités de façon précise par des compléments de temps.

EXERCICE 4

a) se répandit, arrivèrent, constatèrent, discutèrent, expliquaient

b) priais, distinguai

c) était, s’en allaient, versa, versait

d) leva, était, ouvrit, apparut, fut, prit, traversa, gagna, rentra, ouvrit, saisit, enjamba, s’enfuit

EXERCICE 5

a) serons : un fait qui aura lieu dans l’avenir.

b) sera, aidera : ordre atténué.

c) aura : un fait qui aura lieu dans l’avenir – une supposition.

d) accepteras, rabattras : ordre atténué ou conseil.

e) finira : un fait qui aura lieu dans l’avenir. viendra, douterai : suppositions.

f) serai, aurai, osera : intention ou promesse.

g) chériras : vérité générale.

Ecrire un souvenir: Première journée à l’école.

Souvenirs d’enfance Nous sommes au mois d’octobre de l’année dix-neuf cent soixante. J’avais sept ans. Depuis plus d’une semaine, j’entendais mes parents parler de moi comme si c’était la première fois que j’existais dans cette maison. Et par un très beau jour d’automne, on me revêtit d’habits neufs fraîchement acquis .Ma mère m’aspergea d’eau de Cologne et ajouta quelques jolis mots qui furent à l’origine d’un joli sourire qui se dessina sur mes lèvres charnues.

J’eus la responsabilité de porter la besace que l’on m’achetât ; gonflée de fournitures scolaires et évacuâmes les lieux ma mère et moi. Il faisait froid à l’extérieur. La main qui vient se poser sur moi me réconforta chassant cette appréhension qui venait de heurter à ma porte.

A chaque pas, me parvenait le cliquetis des pièces de monnaie qui s’entrechoquaient entre elles à l’intérieur de mes poches. La rue était pleine de gens. Je voyais des garçons de mon âge pleurer, d’autres essayaient de fuir, une fillette au teint brun jouant avec ses tresses, traînée par un père au visage vaincu par la fatigue. A mon tour, je tentais de placer quelques mots en direction de ma mère qui me serrait fortement la main de peur peut-être ; que j’allais imiter mes semblables. Et tout à coup, je me sentis envahi d’un sentiment comparable à celui de toutes ces petites créatures qui défilaient devant moi. Je ne savais plus où, celle qui m’a enfanté, m’entraînait, je commençais à résister ,je refusais de progresser ,mon doux visage était inondé de larmes qui coulaient à flots me striant les joues. Je n’étais plus le même. Je me débarrassais avec violence du fardeau que je commençais à haïr, je me révoltais, je criais à tue-tête. Quelques passants nous jetèrent des regards furtifs.

Et avec toutes les souffrances qu’elle vient d’endurer en ma compagnie ; nous nous arrêtâmes ma mère et moi devant une grande porte tout ouverte. Tous deux nous franchîmes le seuil pour fouler une courette qui nous accueillit à bras ouverts. Soudain, je me sentis seul, ma mère venait de m’abandonner au beau milieu de tout ce monde, inconnu, étrange. Je ne m’arrêtais pas à pleurer, d’autres enfants en firent autant ; je cherchais des yeux ma mère qui s’éloignait de moi, qui ne voulait plus de moi. J’avais le vertige, j’appelais ma mère que je viens de perdre à jamais.

La femme qui se tenait debout devant nous, était plus jeune que ma mère, elle ne portait pas de foulard .Elle nous répétait qu’elle nous aimait, qu’elle est pour nous une seconde mère ;mais moi je ne possédais qu’une seule, celle qui m’a jeté entre les bras de celle-ci.

Et lorsque la porte de la salle de classe où nous étions enfermés s’ouvrit ; nous nous ruâmes à l’extérieur en quête de visages familiers. Je poussai involontairement un cri en direction de la femme qui m’aimait, que j’adorais tant et qui était là à m’attendre depuis longtemps. ‘’Je t’aime Maman lui’’ dis-je.

Sur le chemin du retour, je ne cessai de penser à la femme aux cheveux d’ébène qui occupa, durant toute la journée, mon esprit.

C’était un jour inoubliable !
Je me souviens d’un jour remarquable qui restera bien gravé dans ma mémoire. C’était ma première entrée en classe, le jour où mes parents ont décidé qu’il fallait que j’aille à l’école. A leurs yeux, j’étais la fille gâtée qui vivait avec son petit frère et il était temps d’avoir des amies.
Je passais mon temps à regarder les dessins animés et à feuilleter les bandes dessinées. C’était pour cela que j’avais une immense imagination. Ma mère me disait toujours que je vivais au sein de la fiction. Tout le temps, j’étais calme et silencieuse, la notion du bruit n’existait pas pour moi.
Je me souviens encore de ce jour. C’était mon père qui m’a accompagnée à l’école. Sa voix était rassurante. Il est resté avec moi à peu prés quinze minutes, puis il a disparu, j’ai cru que je ne le reverrais plus jamais.
En entrant en classe, la première chose que j’ai remarquée, c’étaient les illustrations sur les murs, puis le bruit que produisaient les autres élèves. Quelques mots étaient écrits sur le tableau noir.
J’ai fermé mes yeux en les pressant de mes deux mains et j’ai commencé à imaginer que j’étais dans une autre planète.
Mais le bruit des élèves était insupportable. J’ai sursauté quand une voix m’a demandé mon nom. Aucune réponse. Tout à coup, j’ai commencé à crier et à pleurer. J’imaginais que la vie se réduisait dans cette classe, en une superficie limitée. Je vivais un grand cauchemar.
Personne ne m’a demandé pourquoi je pleurais. Seule une petite fille, qui était assise tout prés de moi, a osé me poser cette question. J’ai retenu mes larmes un instant et aussitôt, j’ai continué à pleurnicher.
Je n’ai ouvert les yeux que lorsqu’on m’a dit que ma mère était là. Elle était venue me chercher. Alors j’ai quitté ce monde étrange où l’on parlait tous à la fois. J’ai serré la main de ma mère très fort. Comme elle discutait toujours avec ma maîtresse, je la forçais à partir, tellement j’avais hâte de retrouver ma vie paisible.
auteur: Marocagreg